Après plusieurs séances de baisse, les marchés boursiers sont repartis à la hausse vendredi, saluant le déblocage des 350 milliards de dollars restants du plan de sauvetage financier américain.
Wall Street a gagné 0,84%, Paris 0,70%, Francfort 0,68%, Londres 0,63%, Tokyo 2,58% et Shanghai 1,78%.
Le Sénat américain s'est prononcé jeudi pour le déblocage des 350 milliards de dollars restants du plan de sauvetage du secteur financier, déblocage demandé par le président élu Barack Obama pour relancer le crédit immobilier.
Les marchés ont également été soulagés par le renflouement de Bank of America, première banque américaine par les actifs, qui va recevoir 20 milliards de dollars de la part du Trésor pour "digérer" l'acquisition de la banque d'affaires Merrill Lynch.
Le Trésor va également garantir les avoirs de la banque à hauteur de 118 milliards.
Bank of America a annoncé vendredi une chute de 73% de son bénéfice net en 2008, tombé à 4 milliards de dollars et envisage de nouvelles pertes pendant plusieurs trimestres.
Quant à Citigroup, elle a annoncé qu'elle allait se réorganiser sous forme de deux établissements aux comptes séparés, après avoir enregistré de nouvelles pertes considérables au quatrième trimestre, de 8,29 milliards.
Côté consommation, le distributeur américain de produits d'électronique grand public Circuit City, qui compte plus de 30.000 salariés, a annoncé sa mise en liquidation, deux mois après s'être placé sous la protection de la loi sur les faillites.
Le numéro un mondial de la location de voiture, l'américain Hertz, a annoncé qu'il allait supprimer 4.000 postes dans le monde d'ici à la fin mars.
Par ailleurs, il n'y avait guère de répit dans le flot des mauvaises nouvelles d'une économie mondiale qui ralentit "rapidement", selon le gouverneur de la Banque du Japon, Masaaki Shirakawa.
Aux Etats-Unis, la production industrielle a chuté en décembre de 2,0% par rapport au mois précédent, une chute bien plus forte qu'attendu.
Les prix à la consommation ont continué à reculer en décembre, même si cette baisse a ralenti à 0,7%, après -1,7% le mois précédent. Seule petite éclaircie: l'indice de confiance des consommateurs a progressé en janvier pour atteindre 61,9 points, au lieu de 60,1 points en décembre.
L'Allemagne, première économie européenne, s'attend cette année à un recul de son Produit intérieur brut de "2% à 2,5%", a annoncé son ministre de l'Economie, Michael Glos, ce qui constituerait le plus fort déclin de l'après-guerre.
En Espagne, le gouvernement a drastiquement revu à la baisse ses prévisions économiques pour 2009 et prévoit une baisse du Produit intérieur brut de 1,6% et un taux de chômage de 15,9%, pour un déficit des comptes publics équivalent à 5,8% du PIB.
En France, le PIB devrait ressortir en baisse de 1,1% au quatrième trimestre et en hausse de 0,7% sur l'ensemble de l'année dernière, selon l'enquête mensuelle de la Banque de France.
La prévision trimestrielle est nettement révisée à la baisse par rapport au -0,7% de la dernière estimation publiée il y a seulement un mois. Pour l'année, la Banque de France tablait alors sur +0,8%.
Le Royaume-Uni, de son côté, va subir en 2009 la pire contraction de son activité économique depuis "des décennies", a prévenu John Gieve, gouverneur adjoint de la Banque d'Angleterre.
Face à la dégradation rapide de l'économie de la zone euro, la BCE a abaissé jeudi son taux directeur d'un demi-point de pourcentage pour le ramener à 2%, son plancher historique, et a laissé entendre qu'il pourrait y avoir en mars une nouvelle baisse.