Le gouvernement de Barack Obama va consacrer 50 à 100 milliards de dollars pour empêcher les saisies de logements dont les propriétaires n'arrivent plus à assumer le remboursement, a annoncé jeudi Lawrence Summers, le conseiller économique du futur président américain.
"L'administration Obama va engager des ressources importantes, de 50 à 100 milliards de dollars, afin de s'attaquer radicalement à la crise des saisies", écrit M. Summers dans une lettre adressée aux chefs de file démocrates et républicains au Congrès, transmise à l'AFP.
"Nous allons mettre en place une politique intelligente et déterminée pour réduire le nombre de saisies évitables en aidant à réduire les paiements hypothécaires pour les propriétaires en difficulté économique mais responsables", d'après l'ancien secrétaire américain au Trésor.
"Il sera exigé des banques qui reçoivent un soutien en vertu de la loi de stabilisation économique d'urgence (votée en octobre, ndlr) de mettre en place des programmes d'atténuation des saisies", a indiqué M. Summers.
Cette somme fait partie de la deuxième tranche de 350 milliards de dollars du plan de sauvetage du secteur financier que le Sénat a débloqués jeudi.
La Chambre des représentants a annoncé par ailleurs jeudi qu'elle se prononcerait rapidement sur un projet de loi de relance doté de 825 milliards de dollars, dont le détail ne comporte pas de mesure de soutien au marché immobilier.
Le secteur de l'immobilier, à l'origine de la crise, et aujourd'hui l'un des plus sinistrés aux Etats-Unis, a régulièrement plaidé ces derniers mois pour une aide spécifique des pouvoirs publics, en plus de celles au secteur financier.
M. Summers a indiqué que les 50 à 100 milliards de dollars viendraient en complètement de l'effort de la Réserve fédérale américaine pour le marché du financement immobilier, qui prévoit de racheter jusqu'à 500 milliards de dollars d'actifs adossés à des créances hypothécaires, voire plus.
Une étude publiée jeudi a indiqué que 3,1 millions de procédures de saisies immobilières avaient été engagées ou avaient abouti en 2008 aux Etats-Unis, ce qui a concerné un ménage sur 54.
Les Etats-Unis ont vu les taux d'intérêt et les prix des logements chuter ces derniers mois. Mais 85% de l'activité des banquiers hypothécaires concerne aujourd'hui la renégociation de prêts anciens pour profiter de ces taux historiquement bas, alors que les ventes restent déprimées.