Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a souhaité mercredi que les syndicats qui, à l'inverse de son organisation, ne signent pas l'accord d'assurance-chômage écrivent au gouvernement pour demander que l'accord ne s'applique pas.
"Il ne suffit pas de dire qu'on ne signe pas. Je souhaite que ceux qui ne signent pas écrivent au gouvernement pour demander de ne pas appliquer cet accord", a déclaré M. Chérèque sur France Info, évoquant "une règle de la démocratie sociale qui est simple: lorsqu'il y a une opposition majoritaire, l'accord qui est signé est caduc".
"Qu'ils expliquent pourquoi les personnes qui sont en précarité ne seront pas mieux indemnisées, qu'ils expliquent pourquoi les seniors, les plus de 50 ans, qui seront indemnisés 36 mois, ne le seront pas, qu'ils expliquent pourquoi les saisonniers qui pourront être indemnisés au delà de trois saisons ne le seront plus", a ajouté le leader de la CFDT.
"Qu'ils l'écrivent, et à ce moment-là, le gouvernement, s'il y a plus de syndicats qui s'opposent par écrit que de ceux qui signent, devra ne pas appliquer cet accord et chacun sera face à ses responsabilités", a-t-il lancé.
"Moi j'en ai un petit peu marre qu'on laisse régulièrement des syndicats signer pour les critiquer, et deux ans après, refuser qu'on transforme ce que les autres ont signé", a commenté M. Chérèque.
Par ailleurs, il a salué l'idée du président de la République qui a reçu les organisations syndicales mardi soir, d'organiser "des groupes de travail secteur par secteur pour suivre les problèmes de la crise dans les entreprises".
Mais selon lui, les entreprises doivent aller "jusqu'au bout de leurs responsabilités", notamment vis à vis de leurs sous-traitants. "Il faut non seulement que Peugeot soit responsable de Peugeot, mais soit responsable aussi de Faurecia, parce que c'est une entreprise où il est majoritaire comme actionnaire".
Enfin, il a jugé "insupportables" les "heures supplémentaires en période de crise, dénonçant "une faute d'anticipation grave" du gouvernement, qui a "rendu les heures supplémentaires moins chères que les embauches". "Les entreprise ont supprimé des emplois pour faire faire des heures supplémentaires", a-t-il dit.