Le projet de convention d'assurance chômage va "faire payer la crise aux chômeurs", a estimé mardi l'Union syndicale Solidaires, notant que si les syndicats non signataires n'utilisent pas leur droit d'opposition, "la balle sera dans le camp du gouvernement".
"L'économie générale de cette convention va de fait aboutir à faire payer la crise aux chômeurs", selon un communiqué, ajoutant notamment que les nouvelles règles d'indemnisation constituent "une régression" pour les moins de 50 ans et "un durcissement" pour les plus de 50 ans.
Pour Solidaires, "les controverses sur le nombre de chômeurs indemnisés à la suite de ces nouvelles règles, de 100.000 à 400.000 selon les sources, et sur le coût estimé entre 125 millions et 250 millions d'euros, sont indécentes au regard du chiffre réel du nombre de chômeurs, plus proche des quatre millions que des deux millions et des milliards versés en faveur des banques".
"La clause qui prévoit la baisse des cotisations au 1er juillet 2009, en cas d'excédent du régime de 500 millions d'euros, est tout aussi scandaleuse", a estimé ce même syndicat.
"Si une seule signature syndicale suffit pour valider l'accord, les non-signataires peuvent utiliser leur droit d'opposition sinon la balle sera dans le camp du gouvernement pour donner son agrément ou non. Sans agrément du gouvernement, les partenaires sociaux devront renégocier", a souligné l'Union syndicale.
Après la CGT et FO, la CFTC a rejeté lundi l'accord sur l'assurance chômage, signé seulement par la CFDT, fragilisant ce texte qui, selon ses détracteurs, n'offre pas aux chômeurs une indemnisation à la hauteur de la crise.
L'avenir de ce texte, qui améliore la prise en charge des salariés précaires aux dépens de ceux ayant travaillé plus longtemps, dépend maintenant de la CFE-CGC et, en dernier ressort, du gouvernement.