La CFTC a décidé lundi "à l'unanimité de son bureau confédéral" de ne pas signer l'accord conclu entre le patronat et les syndicats sur l'assurance chômage à la veille de Noël, rejoignant ainsi la CGT et FO, a annoncé l'un des membres du bureau confédéral, Gabrielle Simon.
Pour l'instant, la CFDT est le seul syndicat de salariés signataire de l'accord, rejeté par ailleurs par FO et la CGT. Parmi les cinq confédérations, seule la CFE-CGC ne s'est pas encore prononcée. Elle doit le faire le 20 janvier.
"C'est la première fois de son histoire que la CFTC ne signe pas la convention d'assurance-chômage", qui fixe les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi et le taux des cotisations, a indiqué à l'AFP Mme Simon, qui avait négocié pour son syndicat avec le patronat le projet d'accord.
Selon elle, l'accord "n'est pas à la hauteur de la crise", compte tenu de l'envolée du chômage et "du développement des emplois atypiques", c'est-à-dire précaires, et est donc "insuffisant".
S'il prévoit l'indemnisation de salariés précaires n'ayant cotisé que quatre mois dans les 28 mois précédents, il "réduit fortement" la portée de cette mesure en cas de nouvelle inscription au chômage des mêmes personnes dans un délai rapproché, a jugé la CFTC.
La confédération chrétienne a aussi critiqué le dispositif prévu à la demande du patronat pour baisser les cotisations (employeurs et salariés) au 1er juillet si l'assurance chômage dégage à ce moment-là "un résultat d'exploitation semestriel" excédentaire d'au moins 500 millions d'euros.
Selon Mme Simon, il s'agit là d'"un critère comptable" alors que la diminution des contributions devrait prendre en compte "l'évolution de la situation financière du régime et l'évolution de l'emploi".
La CFTC considère, a-t-elle ajouté, que la seule signature de la CFDT n'entraîne pas ipso facto la mise en oeuvre de l'accord. "La CFTC souhaite que le gouvernement dise aux partenaires sociaux: +remettez-vous autour de la table pour rediscuter+", a affirmé Mme Simon, invoquant un précédent sous le gouvernement Raffarin (2002-2005).
En revanche, la centrale chrétienne, a-t-elle par ailleurs indiqué, signera la convention de reclassement personnalisé (CRP) qui améliore la prise en charge par l'assurance chômage des salariés licenciés économiques.