
La Commerzbank, deuxième banque allemande que l'Etat a partiellement nationalisée cette semaine en acquérant 25% de son capital, a l'intention de "rembourser" un jour les pouvoirs publics, mais cela ne pourra pas se faire "dans les deux à trois ans", a indiqué samedi son patron.
"Nous voulons rembourser l'argent dès que possible, et nous le ferons", a dit Martin Blessing au journal Welt am Sonntag (WamS) à paraître dimanche.
"Si la situation se détend, nous pourrons rendre à l'Etat l'argent en trop. Ou bien nous lèverons en Bourse de l'argent frais. Au demeurant, l'Etat pourra revendre en Bourse ses 25%", a souligné M. Blessing, concédant toutefois qu'un désengagement de l'Etat n'était "certainement pas" envisageable "dans les deux ou trois prochaines années".
Dans un autre entretien, accordé au journal populaire Bild de samedi, le patron de la Commerzbank souligne que "l'argent reçu de l'Etat n'est pas un cadeau. C'est un investissement pour lequel nous paierons des intérêts".
L'Etat allemand a annoncé jeudi qu'il allait nationaliser partiellement la Commerzbank, une initiative historique destinée à mettre l'établissement à l'abri de la crise financière.

Le fonds public d'aide au secteur bancaire (Soffin), créé en octobre par l'Allemagne, va mettre près de 10 milliards d'euros supplémentaires à disposition de Commerzbank, déjà généreusement aidée en novembre par l'Etat.
L'opération permet de sauver le rachat prévu par Commerzbank de sa rivale Dresdner, l'une des plus importantes fusions bancaires en Allemagne.
L'Etat fédéral détiendra 25% plus une action de l'ensemble du groupe Commerzbank, dont il sera le principal actionnaire.
Dans l'entretien à la WamS, M. Blessing a souligné que l'intervention de l'Etat n'avait pas pour objet de sauver la banque de la faillite.
"Avec ces 10 milliards, il ne s'agissait pas d'assurer la survie de la banque. Nous voulions plutôt une sécurité supplémentaire, afin que l'ensemble de l'établissement puisse résister à d'éventuelles nouvelles turbulences".
Il a défendu la décision de racheter la Dresdner Bank. "Vu la situation économique et sur les marchés financiers, cette fusion est la bonne solution", a-t-il dit à Bild.