
L'ex-Premier ministre britannique Tony Blair a estimé qu'il fallait établir une "gouvernance" mondiale afin de "réguler" le système financier face à la crise internationale, peu avant l'ouverture à Paris d'un colloque sur les voies de régulation du capitalisme.
"Il y a les excès du système financier. Mais je crois qu'il faut réformer le système financier pour soutenir le marché, pour soutenir les entreprises qui font les biens et il ne faut pas abandonner le système de libre entreprise", a affirmé M. Blair à la radio Europe 1.
Selon lui, "on manque de la gouvernance nécessaire dans un monde qui change très rapidement. On manque de mécanismes mondiaux pour régler le monde" et "les Européens ont un rôle définitif et important".
"Il faut avoir une coopération entre les pays parce qu'une des autres leçons de cette crise, c'est que nous existons vraiment dans un monde global et il faut prendre des mesures globales", a expliqué en français M. Blair, co-organisateur du colloque.
Selon lui, la crise financière est une "crise de confiance" qui montre "qu'on ne peut pas avoir une mondialisation sans les valeurs de justice, de long terme, de confiance".
Interrogé sur les risques d'une paupérisation de l'Europe, il a répondu qu'il fallait "l'éviter par des mesures fortes et aussi par des mesures qui stimulent le système financier".
Outre M. Blair, le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel devaient s'exprimer lors de ce colloque baptisé "éthique, développement et régulation".
Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce Pascal Lamy, la commissaire européenne chargée de la concurrence Nelly Kroes, le ministre indien du Commerce Kamal Nath et le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti feront partie des intervenants.
Ce colloque intervient à quelques semaines d'un sommet du G20 où les dirigeants des grands pays développés et émergents doivent poursuivre leurs discussions pour relancer l'économie mondiale, menacée par la grave crise financière mondiale.