Les syndicats de Pôle emploi, regroupant l'ANPE et les Assedic, ont renoncé à appeler à une grève nationale jeudi, a annoncé mercredi à l'AFP Noël Daucé, secrétaire général du SNU/FSU, l'une des principales organisations.
D'éventuelles grèves au plan régional ne sont toutefois pas exclues, selon la même source.
Lundi, le premier jour de Pôle emploi a été perturbé par une grève à l'appel de cinq syndicats sur neuf (CGT, FO, SNU, Sud, Snap) suivie par 18,9% du personnel selon la direction, mais selon le SNU, à 15% sur les ex-sites Assedic et 30% chez les ex-ANPE.
Ces cinq syndicats ont renoncé à appeler à une nouvelle grève nationale jeudi à laquelle appelaient initialement tous les syndicats "après avoir constaté que les quatre autres organisations (CFDT, CFTC, Unsa, CFE-CGC) avaient levé leur mot d'ordre", a précisé M. Daucé.
En outre, selon Laurent Mérique du Snap (nouveau syndicat, issu d'une scission avec la CFTC), "des avancées positives" ont été enregistrées mardi lors d'une réunion avec la direction.
Résultat d'une promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, Pôle emploi est chargé du placement, de l'indemnisation et du contrôle des chômeurs.
Les syndicats, qui négocient actuellement avec la direction, dénoncent les conditions de la fusion, alors que les chômeurs affluent avec la crise et que le personnel n'est pas encore formé à ses nouvelles tâches.
Selon M. Mérique, le versement d'une prime unique de 500 euros net aux 45.000 agents de Pôle emploi a été confirmé mardi par la direction.
Ont aussi été concédés des avantages en nature comme le paiement de l'assurance automobile des agents prospectant en entreprise, pas de mobilité géographique forcée, et un avancement accéléré de 24 mois aux ex-ANPE.
"Le directeur général est également prêt à discuter du nombre de demandeurs d'emploi suivis par conseiller et de son adaptation, car suivre 60 RMistes est plus difficile que de reclasser 60 intérimaires", a expliqué M. Mérique.
Une nouvelle réunion avec la direction est prévue mardi.
Le personnel attend une nouvelle convention collective, au plus tard en juillet 2010. D'ici là, la question des rémunérations reste sensible car les agents ex-ANPE sont beaucoup moins bien payés que ceux issus des Assedic (42% de plus en moyenne).
Le Canard Enchaîné a jeté un pavé dans la mare en affirmant que le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, bénéficiait d'une augmentation de 20% de sa rémunération, portée de 230.000 à 275.000 euros bruts par an.
L'intéressé a fait savoir à l'AFP qu'il était "extrêmement surpris par l'article" et "n'avait absolument pas demandé d'augmentation de salaire et ne comptait pas en demander".
Le ministère de tutelle a fait savoir qu'aucune décision n'était prise.
Le 29 janvier, les syndicats envisagent de mobiliser à nouveau le personnel en marge de la journée d'action nationale intersyndicale de grèves et manifestations, selon le SNU/FSU et le Snap.