La CGT s'est inscrite en faux contre les chiffres, "fantaisistes" selon elle, avancés par la CFDT, pour qui le projet d'accord sur l'assurance chômage conclu dans la nuit de mardi à mercredi va ouvrir un droit aux allocations à "200 à 300.000 chômeurs" de plus.
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque a affirmé mercredi sur France Inter que cette réforme, qui donne la possibilité d'être indemnisés aux demandeurs d'emploi qui ont travaillé au moins quatre mois sur une période de 28 mois, allait "améliorer l'accès à l'assurance chômage pour, selon nos calculs, 200 à 300.000 chômeurs".
"Ces estimations sont totalement fantaisistes", a affirmé dans un communiqué le chef de la délégation CGT aux négociations sur l'assurance chômage, Maurad Rabhi.
"Selon les projections réalisées par l'Unedic elle-même", la mesure "permettrait de réintégrer dans le système d'assurance chômage au mieux 100.000 demandeurs d'emplois supplémentaires", a ajouté le responsable CGT qui "se félicite" toutefois de ce progrès.
Selon un document de la délégation CFDT aux négociations, ces calculs de l'Unedic, basés "sur la population connue" de ses services, "ne prennent pas en compte l'ensemble de la population concernée" par la nouvelle mesure. "La réalité est plus proche de 250.000 nouvelles entrées, selon des calculs effectués sur la base de la population potentiellement concernée", a prédit la CFDT.
La CGT a affirmé en revanche que, en vertu du projet d'accord, "900.000 chômeurs indemnisés verront leur durée d'indemnisation amputée de 1 à 9 mois, suivant les cas".
Sont notamment touchés une partie des 684.000 demandeurs d'emploi indemnisés de moins de 50 ans ayant travaillé au moins 16 mois, qui ont droit actuellement à 23 mois d'allocations. Les nouveaux inscrits à l'assurance chômage ayant le même profil ne pourront prétendre qu'à une indemnisation d'une durée égale à leur durée d'activité (24 mois d'indemnisation au plus).