Voici les prises de positions du patronat et des syndicats au sujet de l'accord sur l'assurance chômage obtenu dans la nuit de mardi à mercredi au terme de la septième séance de négociations.
- Patrick Bernasconi, chef de file de la délégation patronale (Medef)
"C'est un texte singulièrement innovant. Nous avons un système beaucoup plus simple, nous sommes sur l'idée d'une filière unique. Selon le chiffrage de l'Unedic, la réforme va faire entrer plus de 100.000 personnes dans le régime d'indemnisation, sans compter l'appel d'air qu'elle va créer. Cela pourrait porter le total des nouveaux chômeurs indemnisés autour de 200.000 entrants possibles. Nous avons respecté le contrat: indemniser plus de monde".
"Quant aux cotisations, c'était pour nous un point fondamental. Dans un contexte de crise, il y avait besoin d'acter une baisse des charges".
- Maurad Rabhi (CGT)
"Nous avons une filière d'indemnisation unique qui va intégrer 100.000 personnes en plus mais va sortir énormément de personnes vers les minima sociaux. Le compte n'y est pas pour les salariés". Il a regretté "un texte a minima" lié à l'"obstination patronale à baisser les cotisations chômage. On aurait pu faire autrement pour utiliser les excédents" de l'Unedic.
La CGT prendra officiellement sa décision sur une éventuelle signature le 6 janvier.
- Gaby Bonnand (CFDT) a jugé que "le texte contient des avancées. On fait rentrer plus de monde dans le système d'indemnisation chômage notamment les salariés les plus précaires", jugeant que le nombre de jeunes et de précaires entrant en indemnisation pouvait progresser de 300.000.
La filière unique d'indemnisation créée "est positive". "Nous avons toujours dit que l'objectif était d'indemniser plus de monde".
Il a cependant évoqué des "regrets", dont la disparition de la prime forfaitaire de 300 euros pour les jeunes de moins de 25 ans.
Les instances de la CFDT prendront leur décision le 8 janvier.
- Stéphane Lardy (FO)
"Il y a beaucoup de frustration. Ce n'est pas la négociation du siècle. Nous sommes persuadés que le patronat n'a pas pris en compte les enjeux économiques et sociaux à savoir la hausse du chômage. Il y a quelques gros points noirs. L'accord risque de réduire les droits d'un certain nombre de chômeurs. On va regarder l'économie globale de l'accord et on se déterminera".
FO se prononcera sur une signature après le 6 janvier.
- Gabrielle Simon (CFTC) s'est dite "en colère et véritablement déçue du résultat, pas à la hauteur des enjeux et de la souffrance de nombreux salariés perdant leur emploi". "Les points positifs sont très limités même si la création d'une filière unique va vers plus de transparence. La CFTC avait demandé une filière unique d'imdemnisation mais là on commence à bidouiller sur le sujet. L'objectif principal du Medef a été de tout faire pour baisser les cotisations très rapidement. Cela va être très difficile" de signer.
La CFTC donnera sa réponse officielle sur l'accord le 12 janvier.
- Alain Lecanu (CFE-CGC)
"Ce texte ne va pas jusqu'au bout de ce que nous aurions souhaité. On veut bien acter une filière unique mais on voulait une meilleure indemnisation. La réforme intègre plus de chômeurs mais raccourcit la période d'indemnisation. La baisse des cotisations est conditionnée à un résultat d'exploitation qu'on ne connaît pas. Pour l'instant, je n'ai pas forcément une approche très positive du texte. On prend acte de ce document. On a compris qu'il n'y avait pas d'unanimité du côté patronal".
La CFE-CGC statuera définitivement le 20 janvier sur les accords concernant l'assurance chômage, la formation professionnelle et la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.