La France, qui maintient sa prévision de croissance du PIB dans une fourchette comprise entre 0,2% et 0,5% en 2009, juge "l'incertitude" entourant ce scénario "inhabituellement élevée", selon le programme de stabilité transmis mardi à Bruxelles.
Selon ce document, transmis à l'AFP, qui décrit les engagements budgétaires pris par la France vis-à-vis de la Commission européenne jusqu'en 2012, la croissance française atteindrait "environ 1% en 2008".
En 2009, elle "serait comprise entre 0,2% et 0,5%". "L'incertitude entourant ce scénario de croissance est inhabituellement élevée", souligne toutefois le document.
La France retient ensuite une hypothèse de croissance de 2% en 2010 et de 2,5% par an à partir de 2011. "Ce redressement de la croissance à partir de 2010 traduirait une normalisation progressive de l'environnement international ainsi que le rattrapage partiel des retards de croissance accumulés en 2008 et en 2009", souligne le document.
Concernant le déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales), il est attendu à 2,9% du PIB en 2008 "en raison de moindres recettes (environ 3 milliards d'euros)".
Sous l'effet du plan de relance de 26 milliards d'euros, il devrait ensuite se creuser à 3,9% du PIB l'an prochain, avant de redescendre à 2,7% en 2010, 1,9% en 2011 et 1,1% en 2012.
"L'effet du plan de relance sur le déficit public est très temporaire et très concentré sur l'exercice 2009", rappelle le document.
La dette publique est, elle, attendue à 66,7% du PIB en 2008, 69,1% en 2009, 69,4% en 2010, 68,5% en 2011 et 66,8% en 2012.
En 2008, la prévision intègre l'impact sur la dette publique de l'activité de la Société de prises de participation de l'Etat (SPPE) dans le cadre du plan de soutien au financement de l'économie et la création du fonds stratégique d'investissement (FSI), selon le document.
Sur 2009-2012, "la conjoncture dégradée en début de période se traduirait par une progression de la dette", précise-t-il.
La situation dégradée des marchés boursiers ne rend pas non plus opportun la vente "d'actifs non stratégiques dans des conditions satisfaisantes pour favoriser le désendettement", explique-t-il en substance.
Pour ses prévisions, la France a retenu l'hypothèse d'un baril à 72 dollars à partir de 2009, une stabilisation du taux de change de l'euro à 1,33 dollar et un retour progressif de l'activité mondiale et du commerce mondial autour de leur moyenne de longue période à partir de 2010.