Les ultimes négociations sur l'assurance chômage traversaient une phase de vive tension, mardi en début de soirée, le patronat menaçant de ne conclure aucun accord si les syndicats ne satisfaisaient pas sa revendication d'une baisse des cotisations.
Lors de la reprise de la séance en fin d'après-midi, après une suspension de de plusieurs heures, la délégation patronale a fait "une déclaration solennelle" rappelant son exigence d'une réduction des cotisations à l'assurance chômage, selon les syndicats.
"Depuis le départ, nous avons fixé l'objectif de baisser les cotisations, c'est un besoin vital dans la situation de crise que traversent les entreprises", a déclaré à la presse le chef de file patronal, Patrick Bernasconi (Medef).
"Si nous n'obtenons pas cette baisse, il n'y aura pas d'accord (...) Il ne s'agira même pas de se revoir en janvier" pour reprendre les discussions, a-t-il ajouté. Selon lui, "on est à un quasi point de rupture".
M. Bernasconi a insisté sur ce qu'il considère comme "des avancées significatives" du patronat concernant les règles d'indemnisation. Selon lui, elles permettraient l'entrée en indemnisation de "2 à 300.000 demandeurs d'emploi de plus pour un surcoût compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros".
Ces chiffres ont été formellement contestés par des syndicats. Selon Gaby Bonnand (CFDT), les propositions patronales ne bénéficieraient qu'à "25 à 30.000" demandeurs d'emploi supplémentaires alors que l'effort devrait selon lui s'appliquer à "au moins 120.000" personnes.
Le négociateur cédétiste a dédramatisé le coup de menton patronal. Selon M. Bonnand, si le Medef et ses alliés se rapprochent des attentes syndicales, "la question d'une baisse des cotisations pourra être discutée", à condition de ne pas déstabiliser les équilibres de l'assurance chômage.
Le représentant de l'UPA (artisanat) s'est voulu rassurant. Si les syndicats "nous écoutent, on est prêts à faire encore des efforts", a affirmé Patrick Liébus.
Au nom de la CGT, Maurad Rabhi a jugé "inacceptable" une diminution des cotisations sur la base d'"un seul paramètre" qui serait "financier".