Le leader de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid a affirmé jeudi que des progrès avaient été accomplis dans les négociations sur un plan de sauvetage aux constructeurs automobiles américains et qu'un vote restait possible dans la soirée au Sénat.
"Que tout le monde soit patient, il y a encore une possibilité, et même une probabilité que nous puissions voter dans la soirée" sur les conditions d'aide à l'industrie automobile.
"Nous avons bien plus progressé que je ne pensais", a déclaré Harry Reid en séance jeudi soir. M. Reid a précisé que le Sénat ne voterait pas sur le texte de la Chambre, approuvé mercredi par les représentants, "parce que, à l'évidence, il n'y a pas les voix".
La Chambre a approuvé à une large majorité mercredi une enveloppe de 14 milliards de prêts d'urgence en faveur de General Motors (GM) et Chrysler qui ont averti qu'ils pourraient déposer leur bilan avant la fin de l'année. Ford, le troisième grand de l'industrie automobile américaine, a fait savoir qu'il n'a pas de problèmes de liquidités dans l'immédiat mais demandé une ligne de crédit. Mais les sénateurs veulent davantage de surveillance et de réformes pour délivrer ces prêts. "On ne peut tout simplement pas demander aux contribuables américains de subventionner l'échec", a affirmé le leader de la minorité au Sénat, Mitch McConnell.
Les sénateurs préparent différentes "autres solutions", deux ou trois, a indiqué M. Reid.
L'une de ces propositions, présentée par le sénateur républicain Bob Corker et soutenue par le leader de la minorité au Sénat Mitch McConnell, attache des conditions de désendettement et de réduction des coûts strictes auxquelles doivent participer créanciers et syndicats.
Les amendements Corker exigent des groupes automobiles qu'ils réduisent le coût de leur main d'oeuvre, pour qu'il soit compétitif avec celui de groupes comme Nissan, Toyota ou Honda: "Pas demain, mais tout de suite ! Car il est illusoire de penser qu'un groupe qui dépense 71 dollars pour une heure de travail puisse concurrencer une entreprise de la même industrie qui ne dépense que 49 dollars", a déclaré M. McConnell jeudi.
Selon Bob Corker, les syndicats doivent même "tomber d'accord pour avoir un contrat qui les mettent en parité, bien en parité, avec des entreprises comme Toyota, Nissan et Volkswagen".
Il a indiqué avoir parlé avec le président du puissant syndicat automobile UAW, Ton Gettlefinger jeudi: "vu les discussions que nous avons eu récemment, je ne suis probablement sur sa liste de cartes de voeux. Mais au moins, il discute", a lancé le sénateur.
Aux termes de ces propositions, la participation des syndicats au redressement des groupes automobiles irait plus loin, en substituant une partie des liquidités versées par les constructeurs sur les comptes d'avantages sociaux gérés par les syndicats, par une part de capital.