Le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) Claude Evin a jugé mercredi que l'emploi était la seule variable sur laquelle les hôpitaux pouvaient jouer pour réduire leurs déficits, faute de moyens suffisants alloués par les pouvoirs publics.
Nicolas Sarkozy a fixé un objectif de retour à l'équilibre en 2012 pour le secteur public hospitalier, dont les établissements cumulent en 2008 selon la FHF --qui fédère l'ensemble des établissements publics-- près de 900 millions d'euros de déficit.
"Il n'y a pas de solution pour réduire les déficits des hôpitaux publics sans toucher à l'emploi", a estimé M. Evin lors d'une rencontre avec la presse, organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).
Faute de moyens plus conséquents accordés aux hôpitaux par les pouvoirs publics, la FHF a "évalué que pour mettre les hôpitaux à l'équilibre, il faudrait supprimer entre 15.000 et 20.000 emplois", a-t-il ajouté, précisant qu'il pensait que ce n'était "pas faisable".
"Que les pouvoirs publics disent clairement quel est le message... Personne ne peut imaginer qu'il y a trop de personnels dans les hôpitaux, ou personne en tous les cas ne le dit", a-t-il poursuivi.
Plusieurs hôpitaux ont récemment annoncé des suppressions de postes. Ces derniers jours, le CHU de Nancy a ainsi prévu 650 suppressions de postes dans les prochaines années et l'hôpital du Havre 387 suppressions de postes entre 2008 et 2012.
Le président de la Fédération de l'Hospitalisation privée (FHP), Jean-Loup Durousset, également invité par l'Ajis, a souligné les difficultés économiques des cliniques, dues selon lui aux tarifs trop bas fixés par les pouvoirs publics et à des enveloppes trop importantes attribuées aux hôpitaux dans le cadre de leurs missions de service public.
"Depuis 2008, on a une dégradation de la situation financière des cliniques", a-t-il expliqué. "25% des établissements privés sont en perte d'exploitation et 50% dans les trois dernières années ont connu une année déficitaire", a-t-il poursuivi.