
La gestion des milliards de dollars débloqués par les contribuables américains pour sauver le système financier est éreintée dans un rapport parlementaire à paraître mercredi, selon le Wall Street Journal.
La commission des services financiers de la Chambre des représentants doit entendre une enseignante de l'université de Harvard, Elizabeth Warren, qu'elle a chargée d'évaluer la gestion des fonds de plan de recapitalisation des banques, dit plan Paulson, du nom du secrétaire au Trésor.
Selon le quotidien, Mme Warren réclame dans son rapport une stratégie plus claire aux responsables du Trésor, s'interroge sur les comptes qu'ils ont à rendre aux contribuables de leurs actions, et suggère que l'administration fasse plus pour prévenir les saisies immobilières liées à la crise du crédit.

Le sous-secrétaire au Trésor pour la stabilité financière, Neel Kashkari, doit comme Mme Warren être entendu par la commission mercredi.
Lundi déjà il s'était efforcé de répondre aux critiques de l'équivalent américain de la Cour des Comptes, le GAO (Government accounting office).
Il avait assuré que le Trésor travaillait "désormais à s'assurer" que les banques ayant bénéficié de ce plan se conforment bien aux conditions qui leur ont été posées, en termes de restriction de la rémunération des cadres dirigeants par exemple.
Le GAO avait également réclamé "une structure de gestion efficace et un système essentiel de contrôle interne".
Ces réserves sont exprimées alors que le Sénat vient tout juste de confirmer la nomination de l'homme chargé de surveiller officiellement la gestion du plan Paulson, Neil Barofsky, après de longs atermoiements.
Elles coïncident également avec des discussions sur le déblocage de la seconde tranche des 700 milliards de dollars votés en septembre par le Congrès, alors que ce plan, perçu comme une bouée de sauvetage lancée à des banques qui ne la méritent pas, est très impopulaire. Sur la première tranche de 350 milliards de dollars, quelque 335 milliards de dollars ont déjà été alloués.