Une négociation sur l'indemnisation du chômage partiel entre patronat et syndicats s'ouvrira lundi prochain, a annoncé mercredi un porte-parole du Medef, au moment même où Nicolas Sarkozy accentuait sa pression sur les partenaires sociaux pour qu'ils progressent sur ce sujet.
Le chef de l'Etat a déclaré mercredi qu'il présenterait "un texte" sur le chômage partiel "début janvier" si les partenaires sociaux n'avancent pas sur ce dossier, selon des propos rapportés par des députés UMP reçus à l'Elysée.
"Ca passe par beaucoup de palabres, ça discute mais ça n'avance pas", a-t-il regretté selon des participants.
Le chef de l'Etat a également souhaité que l'on change le nom du "chômage partiel", préférant l'appellation "d'activité partielle", pour une "question de dignité".
Le 25 novembre à Valenciennes, le chef de l'Etat avait jugé "urgent de relever le montant minimum de l'indemnisation" du chômage partiel "pour la porter au niveau du Smic" et demandé aux partenaires sociaux "d'augmenter le taux de prise en charge des rémunérations perdues qui n'est aujourd'hui que de 50%".
L'allocation de chômage partiel, versée pendant quatre semaines, est actuellement égale à 50% de la rémunération brute, avec un montant minimum de 4,42 euros par heure chômée.
En outre, un projet de décret gouvernemental prévoit de porter de quatre à six semaines la durée pendant laquelle les salariés bénéficient de l'allocation de chômage partiel, selon un document, dont l'AFP a eu connaissance, présenté mardi matin au Conseil national de l'emploi (organisme consultatif où siègent notamment les partenaires sociaux).
"La première séance de la négociation sur le chômage partiel débutera lundi 15 (décembre) au Medef. Benoît-Roger Vasselin a été nommé par Laurence Parisot chef de file de la délégation patronale", a déclaré le porte-parole du Medef à l'AFP.
Benoît Roger-Vasselin, directeur des ressources humaines du groupe Publicis, est président de la Commission Relations du Travail et Politiques de l'Emploi du Medef.
Organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronales (Medef, CGPME, UPA) s'étaient toutes déclarées d'accord mardi pour négocier rapidement sur l'indemnisation du chômage partiel. "Nous attendons que le Medef convoque les organisations pour entamer une négociation. C'est urgent", avait déclaré Gaby Bonnand (CFDT) mardi après-midi, en marge de la négociation sur l'assurance chômage.
La CFTC avait demandé le 1er décembre au patronat d'ouvrir une négociation sur le chômage partiel parallèlement à la négociation sur l'assurance chômage "pour éviter que les entreprises utilisent l'emploi comme variable d'ajustement".
Et FO avait demandé lundi au patronat l'ouverture "dans l'urgence" d'une négociation sur l'indemnisation du chômage partiel et au gouvernement "de prendre ses responsabilités en la matière". "Si tout le monde est d'accord, il suffit de deux heures de négociation", avait estimé mardi Stéphane Lardy.