
Le Congrès américain et la Maison Blanche négociaient toujours mardi soir pour tenter d'aplanir leurs ultimes divergences sur un projet de loi pour le déblocage de 15 milliards de dollars en prêts relais aux constructeurs automobiles américains en déroute.
General Motors (GM) et Chrysler, en pleine déconfiture sont éligibles pour ces prêts selon le projet élaboré ce week-end par les démocrates.
Ford, également éligible pour ce plan, a fait savoir lundi soir qu'il n'avait pas de problèmes de liquidités à court terme et ne chercherait pas de prêt "à court terme".
La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a indiqué mardi que "des progrès" avaient été faits. Mais les négociations étaient toujours en cours, mardi vers 17H00 locales (22H00 GMT).
"Il y a accord sur les principes fondamentaux", a dit l'influent représentant démocrate Barney Frank.
Mardi matin, la Maison Blanche a fait état de ses divergences de vue sur le projet de loi.

Mais selon la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino un accord restait possible. "Je pense que nous n'avons pas encore terminé sur tout, nous avons vraiment fait de grands progrès ces dernières heures", a-t-elle dit mardi matin.
La Maison Blanche demande notamment plus de garanties dans le projet de loi de voir un financement à long terme de l'industrie automobile conditionné à un plan strict de "viabilité à long terme".
Pour sa part, le leader de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell, a exprimé des réticences mardi devant le Sénat: "cette proposition est profondément défectueuse car elle n'apporte pas la garantie que les contribuables (...) n'auront pas à débourser d'autres milliards de dollars d'ici quelques années ou même quelques mois".
Le projet prévoit la nomination d'un administrateur et de plusieurs conseillers chargés de superviser l'attribution des prêts relais. L'administrateur, surnommé par la presse "tsar de l'automobile", sera désigné par le président.
Le projet de "Loi sur le financement et la restructuration de l'industrie automobile" oblige les constructeurs à soumettre d'ici au 31 mars un plan complet de restructuration prévoyant la viabilité à long terme.
Les constructeurs seront soumis à des "évaluations" de la part de l'administrateur.
La durée des prêts est de 7 ans, leur taux est de 5% pendant les cinq premières années, puis 9% au delà.
En outre, le texte prévoit aussi un "devoir d'informer" pour les constructeurs, qui doivent rapporter toute vente d'actif ou investissement. Ils doivent signaler toute transaction supérieure à 25 millions de dollars.
Selon la presse américaine, la Maison Blanche s'oppose à cette disposition. Elle s'opposerait aussi à ce que les constructeurs aient à renoncer à intenter toute action contre les Etats américains qui essaieraient de durcir les normes d'émissions de produits polluants des véhicules.
Mme Perino a refusé de s'exprimer sur les objections de la Maison Blanche.
Si le texte est adopté cette semaine, les constructeurs pourraient commencer à recevoir l'argent dès la semaine prochaine.
Les démocrates voulaient initialement puiser dans les fonds du plan de recapitalisation des banques de 700 milliards de dollars voté en octobre, mais devant l'opposition des républicains et de la Maison Blanche, ils ont accepté de prélever dans les 25 milliards votés en septembre pour l'automobile.
Selon un sondage Washington Post/ABC News, 53% des personnes interrogées s'opposent à une aide publique pour les constructeurs, contre 37% qui y sont favorables.