Plusieurs syndicats ont pressé mardi le patronat d'"évoluer" dans la négociation d'assurance chômage, lui reprochant de se focaliser sur sa volonté de baisser les cotisations et d'indemniser "moins de chômeurs pour des montants moins importants".
La CFDT a espéré, juste avant le début de la cinquième séance de négociation au siège du Medef, que "les propositions patronales vont évoluer car certaines ressemblent à de la provocation", et souhaité "des propositions plus cohérentes avec les propositions que nous avons mises sur la table, sur lesquelles quatre syndicats au moins sont d'accord".
"L'objectif pour nous est que les gens retrouvent une activité plus rapidement. On aura réussi non pas quand il y aura moins de chômeurs indemnisés mais moins de chômeurs tout court. Quand Mme Parisot met l'accent sur la seule baisse des cotisations, je déplore que le Medef n'ait pas plus d'ambition pour les entreprises", a lancé Gaby Bonnand (CFDT).
De son côté, la CGT a annoncé qu'elle allait mettre sur la table dès le début de la séance "cinq propositions pour l'élargissement de l'assiette des ressources de l'assurance chômage" pour faire face à "une augmentation substantielle du nombre de chômeurs en 2009".
"Le schéma actuel du patronat est de ne pas rentrer dans le débat du financement. Nous craignons un vase communicant coupant les droits de certains demandeurs d'emploi au bénéfice des plus précaires", a déclaré Maurad Rabhi.
Pour Gabrielle Simon (CFTC), "le patronat semble jouer la montre et fait des propositions paradoxales: à un moment où on supprime des emplois, notamment par des licenciements, les entreprises bénéficieraient d'une baisse de cotisations et il y aurait moins de chômeurs indemnisés pour des montants moindres".
La présidente du Medef, Laurence Parisot, avait estimé lundi que "l'enjeu numéro un" de cette négociation était la baisse des cotisations sociales.