La Chine a appelé jeudi l'Union européenne au dialogue après les décisions européennes de taxer fortement les vis et les boulons importés de Chine et d'interdire toutes les importations chinoises de produits contenant du soja destinés aux enfants.
Interrogé successivement lors d'un point de presse sur ces deux dossiers distincts, le porte-parole du ministère Liu Jianchao a eu sensiblement la même réponse.
"Nous maintenons que cette question devrait être résolue à travers le dialogue et des consultations", a-t-il déclaré, au sujet des mesures antidumping concernant les vis et boulons, un marché très lucratif pour le géant asiatique.
Ces mesures votées par les pays de l'Union européenne mercredi doivent encore être définitivement adoptées. Les pénalités douanières, qui pourraient aller jusqu'à 87%, devraient ensuite être mises en oeuvre pendant cinq ans.
Selon des diplomates, ces mesures ont été votées seulement à une courte majorité, reflétant les divisions importantes entre les Etats de l'UE sur l'opportunité de punir un grand partenaire commercial comme la Chine, et sur les intérêts à privilégier, entre ceux des consommateurs et des industriels.
La Chine est le plus grand producteur de vis, de boulons et d'écrous au monde et l'Union européenne est son premier marché, avec des volumes d'exportations qui ont atteint 575 millions d'euros en 2007, selon l'Association des exportateurs et importateurs de boulons et vis de la région chinoise de Jiaxing (province du Zhejiang, est), principale zone de fabrication de ces produits du pays.
Au sujet des produits contenant du soja destinés aux enfants, M. Liu a également espéré "que cette question soit résolue par le dialogue et la consultation", tout en soulignant que "la Chine attache une grande importance à la sûreté des aliments et à la sûreté de nos exportations alimentaires".
L'UE a décidé mercredi d'interdire toutes les importations chinoises de produits contenant du soja destinés aux enfants, après que des taux élevés de mélamine ont été détectés dans certains produits.
Quelque 294.000 enfants au total sont tombés malades en Chine après avoir ingéré de la mélamine dans des produits laitiers contaminés, selon le ministère chinois de la Santé.
Le ministère a précisé en début de semaine que le bilan des nourrissons morts, qui était de quatre jusqu'à présent, risquait de s'alourdir, alors que six décès d'enfants enregistrés avant le 10 septembre pourraient être imputables à la mélamine, un produit chimique utilisé dans la fabrication de colles et de plastique.
Ces décisions européennes interviennent alors que les relations politiques entre la Chine et l'UE sont tendues.
Pékin a abruptement reporté fin novembre un sommet avec l'Union européenne qui devait se tenir le 1er décembre à Lyon (France), pour protester notamment contre la rencontre prévue samedi en Pologne entre le dalaï lama et le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, également président de l'UE ce semestre.