La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a estimé mercredi qu'une nouvelle baisse des taux par la Banque centrale européenne serait "bien", afin de soutenir l'économie.
"Encore un effort, M. Trichet, ce serait bien", a déclaré Mme Lagarde sur LCI, lançant un appel au président de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet.
La Banque centrale européenne "les a déjà baissés (ses taux, NDLR) plusieurs fois, comme nous l'avions souhaité", a relevé la ministre de l'Economie.
La BCE a abaissé son principal taux d'un demi-point le 6 novembre, après l'avoir réduit dans les mêmes proportions le 8 octobre, dans le cadre d'une action concertée avec d'autres banques centrales. Il est désormais à 3,25%.
"Le vrai impératif, c'est la croissance et on le sait, l'arme monétaire peut être une arme efficace", a estimé la ministre.
L'un des responsables de la BCE, l'Allemand Axel Weber, a répété à la presse parue mercredi voir "de la marge pour une nouvelle baisse des taux" d'intérêts directeurs.
"Il y a de la marge pour une nouvelle baisse des taux", a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Handelsblatt, constatant un recul des risques inflationnistes et prévoyant "une baisse de moitié" de l'inflation en Allemagne en 2009.
M. Weber, également directeur de la banque centrale allemande (Bundesbank), a aussi plaidé pour des allègements fiscaux de la part du gouvernement allemand, afin de contrer "un refroidissement de la conjoncture".
"Si les stabilisateurs automatiques ne suffisent pas", le gouvernement "doit activement défiscaliser". Le budget allemand équilibré rendrait cela "possible", selon lui.
M. Weber a mis en garde contre des mesures conjoncturelles sectorielles de l'Etat, créant des "distorsions de concurrence" et a recommandé des mesures "rapides et limitées dans le temps".
La Commission européenne, qui s'apprête à demander aux pays de l'Union européenne de lancer un plan de relance budgétaire coordonné, estime aussi que la BCE devrait encore baisser ses taux.
Des responsables de l'institution monétaire ont déjà fait savoir qu'une nouvelle baisse de taux était envisagée, alors que la pression inflationniste s'est allégée dans la zone euro.
Les économistes attendent dans leur grande majorité un nouvel abaissement d'un demi-point à 2,75% du principal taux de la BCE le 4 décembre. Et il devrait tomber à 2% dans la première moitié de l'année prochaine.