Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel demandent que les règles budgétaires de Maastricht soient appliquées "avec souplesse", afin de pouvoir faire face à la récession, dans une tribune au Figaro et à la Frankfurter Allgemeine Zeitung datés du 26 novembre.
La Commission européenne va appeler mercredi les Etats de l'UE à lancer "immédiatement" un plan de relance budgétaire "coordonné" pour une période de deux ans maximum, selon un projet de texte obtenu mardi par l'AFP.
Enfin, la France envisage de mobiliser environ 19 milliards d'euros pour son plan de relance de l'activité économique, soit l'équivalent de 1% du PIB, comme évoqué au niveau européen, a indiqué mardi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
"Le pacte de stabilité et de croissance devrait être appliqué avec souplesse. Le débat pourrait être rapide sur ce point, puisque le Pacte prévoit des marges à court terme qu'il faut utiliser. Il sera bien temps de construire ensuite un véritable plan de redressement budgétaire", affirment dans leur tibune Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.
Les règles du traité de Maastricht, formalisées dans le Pacte de stabilité et de croissance, prévoient de limiter les déficits publics à 3% du Produit intérieur brut (PIB). Mais ce pacte prévoit une flexibilité en cas de forte détérioration de la conjoncture économique.
L'ocde a estimé mardi que le déficit public de la France atteindrait 3,9% du PIB en 2010.
Le président français et la chancelière allemande affirment dans ce texte commun qu'"un point du produit intérieur brut européen est une bonne cible et les plans nationaux devront s'y adapter selon les circonstances". Les propositions de la Commission devraient constituer un cadre permettant d'articuler différents plans de relance nationaux.
Selon les deux dirigeants, ce plan de relance "pourrait concerner le financement de l'investissement et des infrastructures, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) et le soutien direct aux ménages".
"Il reviendrait à chaque pays" au sein de l'UE "de construire son propre plan et de décider de son propre dosage, tout en privilégiant les mesures qui ont un impact aussi fort et aussi rapide que possible", ajoutent-ils.
Selon eux, ces mesures devraient "rester cohérentes avec la stratégie de Lisbonne parce que les réformes structurelles restent plus que jamais nécessaires à NOS économies".
Le stratégie de modernisation dite de Lisbonne, décidée en 2000 par l'Union Européenne, avait à l'origine pour objectif de faire de l'UE l'économie la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à l'HORIZON 2010.
"Ces mesures devraient également être cohérentes avec notre objectif de soutenabilité budgétaire à long terme. C'est pourquoi il est essentiel que nos politiques s'inscrivent dans un cadre commun", affirment-ils également.