L'ancien président de la banque suisse UBS et plusieurs anciens membres du conseil d'administration de cet établissement en difficulté renoncent à 33 millions de francs suisses (21,3 millions d'euros) d'indemnités, selon un communiqué publié mardi.
"Plus de deux tiers de ce montant devaient revenir à l'ancien président d'UBS Marcel Ospel", précise le communiqué publié par le porte-parole des anciens responsables, ajoutant qu'il s'agit de salaires et "autres indemnités".
"La renonciation aux rémunérations en question est volontaire" et "ne signifie aucunement la reconnaissance d'une faute au sens juridique", souligne le texte.
Aux côtés de M. Ospel, les anciens membres du conseil d'administration Stephan Haeringer et Marco Suter renoncent également à leurs indemnités.
"J'estime juste la solution intervenue maintenant et j'espère pouvoir (...) contribuer à la maîtrise d'une situation inimaginable pour moi jusqu'à tout récemment", a indiqué l'ex-président, cité dans le communiqué.
Contacté par l'AFP, une porte-parole d'UBS a confirmé l'information, disant "saluer la décision".
Cette annonce intervient alors que l'établissement doit se réunir jeudi en assemblée générale extraordinaire à Lucerne (centre de la Suisse) pour approuver le plan de sauvetage de 60 milliards de dollars de la Confédération.
UBS lutte pour restaurer la confiance auprès de ses clients et des investisseurs, plombée par une année noire qui a vu ses comptes plonger dans le rouge en raison de la crise des crédits hypothécaires à risque ("subprime"), les dépréciations d'actifs atteindre à 46,9 milliards de dollars et ses clients retirer au troisième trimestre 83,6 milliards de francs suisses.
Pour redorer quelque peu son blason, le numéro un bancaire helvétique avait annoncé le 17 novembre qu'il ne versera aucun bonus pour 2008 au président du conseil d'administration Peter Kurer et aux membres du directoire du groupe.
M. Ospel, dont le salaire avait été décrit comme "pharaonique", avait été fortement décrié pour ses revenus alors qu'il est accusé d'avoir laissé la banque s'enliser dans la crise des crédits "subprime".
L'ex-président d'UBS, qui a été remplacé en avril par M. Kurer, avait déjà renoncé à toucher ses bonus en raison des pertes de la banque dans la crise financière et avait vu son salaire fondre de plus de 90% en 2007.
Quant à l'ancien directeur général de la banque, Peter Wuffli, il a renoncé à 12 millions de francs suisses (8 millions d'euros) de sa rémunération contractuelle.
A la bourse suisse, le titre UBS avait terminé lundi sur un rebond de 21,41% à 13,78 francs sur des rumeurs d'un nouveau plan de sauvetage des autorités helvétiques.
Le directeur de la Commission fédérale des banques (CFB), Daniel Zuberbühler, avait en effet estimé dans la presse dominicale qu'une nouvelle intervention des autorités "n'était pas à exclure".
Mardi après-midi, l'action poursuivait sa progression, avec une hausse de 9,87% à 15,14 francs suisses, dans un marché en progression de 1,61% vers 14H08 GMT.