
Le gouvernement ukrainien a assuré lundi qu'il allait rembourser sa dette auprès du géant gazier russe Gazprom qui menace de cesser ses livraisons à Kiev au 1er janvier.
Une délégation de la société publique ukrainienne Naftogaz va se rendre "de toute urgence" à Moscou pour des négociations avec le géant gazier russe Gazprom qui a menacé de cesser ses livraisons au 1er janvier en l'absence d'un nouveau contrat, avait annoncé auparavant le gouvernement ukrainien.
Le Premier ministre Ioulia Timochenko a ordonné à Naftogaz d'"envoyer de toute urgence une délégation en Russie pour éclaircir la situation sur la dette gazière" réclamée à Kiev par Moscou et qui empêche la signature du nouveau contrat, a indiqué à l'AFP une porte-parole du gouvernement, Natalia Lysova.
"La délégation, menée par le chef de Naftogaz Oleg Doubina, partira lundi soir ou mardi matin", a précisé à l'AFP le porte-parole de la société ukrainienne, Valentin Zemliansky.
Gazprom a annoncé samedi qu'il cesserait ses livraisons de gaz à l'Ukraine à partir du 1er janvier si les deux pays ne s'entendent pas d'ici là sur un nouveau contrat dont la conclusion bute sur une importante ardoise gazière (2,4 milliards de dollars) réclamée par Moscou à Kiev.
Pour sa part, Naftogaz reconnaît seulement devoir 1,27 milliards de dollars à l'intermédiaire russo-ukrainien RosUkrEnergo et non à Gazprom.
"C'est une dette courante pour le gaz consommé en septembre et octobre qui est remboursée au fur et à mesure", son paiement ayant été retardé par la crise financière mondiale, qui a frappé l'Ukraine de plein fouet, a expliqué M. Zemlianski.
Le chiffre de 2,4 milliards de dollars évoqué par Gazprom inclut également l'ardoise pour novembre - environ 800 millions de dollars - alors que ce mois n'a pas encore expiré. Les Russes veulent aussi y ajouter certaines "pénalités" qui ne sont pas reconnues par Kiev, a exprimé le porte-parole.
L'Ukraine est très dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en énergie. L'interruption des livraisons de gaz russe à l'Ukraine, important pays de transit, pourrait aussi avoir un impact sur la réalisation des contrats gaziers avec l'Europe.
Un sérieux conflit dans le domaine gazier entre Russes et Ukrainiens avait déjà conduit en janvier 2006 à une brève interruption des livraisons vers l'Europe, la quasi-totalité du gaz russe destiné à l'Union européenne transitant par l'Ukraine.