Les Pays-Bas ont annoncé vendredi des mesures pour soutenir leurs entreprises d'un montant de six milliards d'euros, soit 1% de leur produit intérieur brut (PIB), quelques jours avant la présentation d'un plan de relance européen qui fait débat.
"Nous voyons qu'il y a une importante rechute de l'économie : les bons de commandes se vident, les fournisseurs ont des difficultés, nous ne voulons pas fermer les yeux devant cela, et c'est la raison pour laquelle nous avons pris un certain nombre de mesures qui soutiennent l'économie", a indiqué le Premier ministre Jan Peter Balkenende, à l'issue du conseil des ministres.
Le paquet de mesures, à la fois fiscales et sociales, sera financé par une "réserve" sur le budget de l'Etat de 6 milliards d'euros, soit environ 1% du PIB.
M. Balkenende a notamment annoncé, lors d'une conférence de presse à La Haye, qu'une indemnisation partielle serait accordée, sous conditions, aux salariés au chômage technique en raison de la situation économique, pour éviter leur licenciement.
"Grâce à cette mesure, il va y avoir des possibilités pour les entreprises de traverser cette passe", a indiqué M. Balkenende. Les détails de la mesure, appelée "réduction du temps de travail", seront connus lundi.
Un plan de relance européen sera présenté mercredi par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Celui-ci devrait exiger des Etats européens une contribution à hauteur de 1% de leur PIB.
Ce plan, qui sera soumis au dirigeants des 27 pays de l'Union européenne les 11 et 12 décembre, n'a pas le soutien de tous, la chancelière allemande Angela Merkel ayant exlu de "verser un sou de plus".
Outre l'Allemagne, qui a déjà annoncé un plan national de 32 milliards d'euros sur deux ans, d'autres capitales européennes, comme Paris, Madrid ou Bruxelles ont déjà pris d'importantes mesures de soutien de l'économie.
"Nous présentons un paquet de mesures qui répond aux demandes" des petites et moyennes entreprises, a estimé M. Balkenende. "C'est un signal fort que le gouvernement partage les inquiétudes des entreprises", a réagi Roelf van der Kooij, du principal syndicat patronal VNO-NCW.
Le VNO-NCW avait tiré cette semaine la sonnette d'alarme, prédisant des "licenciements massifs" dans le secteur d'industriel si rien n'était fait.
Le plan comprend notamment des mesures fiscales qui doivent "donner plus de liquidités aux entreprises" en repoussant les échéances de paiement de certains impôts, a indiqué à l'AFP un porte-parole des services du Premier ministre.
"Elles soulageront de façon considérable les entreprises" et "permettront de libérer les investissements", a-t-il ajouté.
Le gouvernement veut aussi mettre en oeuvre plus tôt que prévu de grands travaux pour des emplois, notamment les "travaux du delta" qui doivent améliorer les digues et infrastructures protégeant le pays des risques d'inondation et de montée du niveau de la mer.
Il va aussi accélérer le paiement de ses factures au secteur privé, a expliqué le porte-parole.
Selon les médias, plusieurs entreprises dans le secteur de l'automobile comme DAF et NedCar, qui ont déjà renvoyé des milliers d'employés intérimaires, et de la métallurgie, comme Corus, espèrent bénéficier de la mesure de "réduction du temps de travail".
Les Pays-Bas avaient annoncé le 9 octobre qu'ils allaient mettre à disposition du secteur financier 20 milliards d'euros pour l'aider à faire face à la crise économique. Des groupes de banque et d'assurance comme ING et Aegon en ont déjà bénéficié.