La grève des huit syndicats de navigants d'Air France prévue début décembre pour protester contre l'allongement de l'âge de départ à la retraite "n'aura pas lieu", a affirmé jeudi le Pdg d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta.
"Il est clair que compte tenu des garanties que (les personnels navigants) ont obtenues, cette grève n'aura pas lieu", a estimé le dirigeant de la compagnie franco-néerlandaise, interrogé sur Radio Classique
"Il ne faut pas laisser planer cette menace en permanence sur notre activité", a-t-il ajouté.
Les syndicats de personnels navigants avaient déposé un préavis de grève du 4 au 8 novembre pour protester contre un amendement qui autorise les pilotes, stewards et hôtesses de l'air à poursuivre leur activité en vol jusqu'à 65 ans, sur la base du volontariat.
Ils avaient par la suite reporté leur mouvement à début décembre afin d'attendre la fin du processus parlementaire.
L'amendement controversé a été adopté au Sénat dans la nuit de lundi à mardi, après avoir été voté le 1er novembre à l'Assemblée nationale. Les syndicats n'ont pas obtenu le retrait de l'article comme ils le demandaient mais le gouvernement l'a largement amendé et la majorité sénatoriale a entériné ces changements.
L'amendement garantit désormais aux pilotes "la possibilité de pouvoir cesser leur activité comme aujourd'hui à 60 ans" et celle, "sur la base du volontariat, de poursuivre leur carrière entre 60 et 65 ans, avec la garantie de pouvoir, à tout moment, cesser leur activité aux mêmes conditions financières qu'actuellement".
Lundi, les pilotes de la compagnie franco-néerlandaise avaient mis fin à la grève qu'ils avaient entamée vendredi dernier pour protester contre cet amendement qui porte, selon eux, atteinte à la sécurité en vol.
Jeudi, la compagnie, qui publiait ses résultats du premier semestre, a évalué le coût de cette grève entre 40 et 50 millions d'euros après avoir annoncé précédemment le chiffre de 100 millions.