Le Pakistan, dont l'économie est en crise, a annoncé samedi qu'il recevra une aide d'au moins 7,6 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), la première aide en Asie accordée par cet organisme depuis le début de la crise financière.
"Nous sommes parvenus à un accord avec le FMI avec l'aide de nos amis et d'autres responsables", a indiqué Shaukat Tarin, conseiller financier du Premier ministre, lors d'une conférence de presse, précisant que le Pakistan recevrait 4 milliards de dollars cette année et que l'accord porte sur 23 mois.
"Le taux d'intérêt appliqué au programme du FMI sera compris entre 3,51 et 4,51%", a-t-il dit, ajoutant que le Pakistan rembourserait le prêt sur 5 ans à partir de 2011.
Islamabad a reconnu avoir besoin de 4,5 milliards de dollars pour gérer sa crise de la balance des paiements.
"L'impact de la crise financière mondiale et les difficultés auxquelles nous sommes confrontées au plan intérieur ont eu de fortes conséquences, particulièrement sur nos réserves de change qui étaient de 16,4 mds de dollars en octobre 2007 et sont maintenant de moins de 7 milliards de dollars", a affirmé M. Tarin.
Les finances du pays se sont "détériorées de manière significative", selon un rapport du FMI publié en octobre à cause de l'instabilité politique, des violences commises par des activistes islamiques et de la hausse des prix du pétrole et de l'alimentation.
Alors que la république islamique est presque à court de devises pour payer ses importation, la roupie a perdu 25% cette année et la bourse a chûté de 35%.
Le gouvernement avait auparavant indiqué que le recours au FMI ne se ferait qu'en dernier ressort parce que le Fonds conditionnerait son aide à des règles strictes, comme la suppression des subventions.
La nouvelle administration civile du Pakistan s'est tournée vers le FMI parce qu'elle n'avait que quelques semaines pour trouver l'argent nécessaire.
La situation financière précaire du Pakistan a fait naître des inquiétudes au niveau international en raison de son rôle d'allié clé dans la guerre contre le terrorisme menée par Washington et sa position de seule puissance nucléaire islamique.