La majorité démocrate du Sénat américain sortant s'apprête à présenter un projet de loi pour aider l'économie américaine à sortir de la crise, malgré l'opposition des républicains, a indiqué vendredi dans une lettre le leader de la majorité démocrate Harry Reid.
Dans une lettre au chef de la minorité républicaine Mitch McConnell, M. Reid demande le soutien de l'opposition républicaine pour faire voter "un solide plan de relance économique qui devrait être la première priorité de la prochaine session du Sénat sortant", qui devrait démarrer dans les prochains jours. Mais ces derniers se sont montrés très défavorables.
"J'ai l'intention de solliciter un consensus sur un projet de loi pour créer des emplois, éviter de lourdes augmentations d'impôts et des coupes budgétaires dans les services des Etats, renforcer le secteur manufacturier de notre pays, et porter assistance à ceux qui cherchent un emploi", écrit le sénateur du Nevada (ouest) Harry Reid.
Les démocrates du Sénat et de la Chambre des représentants sont sortis renforcés des élections du 4 novembre. Mais face à la situation de l'économie américaine, ils poussent les parlementaires des chambres sortantes à légiférer pour tenter de juguler la crise avant même que le nouveau Congrès ne se réunisse en janvier 2009.
"Je comprends que vous vous opposiez actuellement à un tel plan et que les républicains du Sénat sont prêts à y faire barrage. C'est décevant et j'espère que vous allez changer d'avis", poursuit le sénateur Reid.
M. McConnell a répondu vendredi dans un communiqué: "Le sénateur Reid ne nous a pas encore fourni le texte de projet de loi qu'il propose, ou le coût pour les contribuables, ou l'impact sur le déficit". "Cela serait certainement utile de voir le projet de loi avant de le commenter", a-t-il ajouté.
Le leader démocrate précise qu'il prévoit deux dispositions dans le futur projet de loi de relance de l'économie.
La première est un élargissement du plan d'allocations chômage déjà voté par la Chambre des représentants.
La deuxième vise à "protéger des millions de travailleurs des risques d'un possible effondrement de notre industrie automobile", écrit M. Reid dans sa lettre.
Son collègue Carl Levin, sénateur du Michigan, Etat dans lequel sont implantés de nombreux emplois du secteur de l'automobile, s'est déjà félicité de cette dernière disposition. Dans un communiqué, il évoque le rôle que doit jouer l'administration Bush dans le lancement d'un nouveau plan.
"Si l'administration veut sérieusement aider l'industrie (automobile) à enjamber le précipice économique auquel nous faisons face, alors je suis sûr qu'on trouvera un moyen d'apporter ce soutien", assure-il.
Mais l'administration Bush, comme les républicains à la Chambre et au Sénat, a déjà fait part de son opposition à un deuxième plan de relance économique, en plus de celui déjà voté au mois de février.
Interrogée vendredi par la presse, la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino a déclaré: "nous verrons ce qu'ils (les démocrates) proposent".
Puis, elle a ajouté qu'elle n'excluait toutefois pas que le président Bush soutienne un élargissement du plan d'allocations chômage, tout en rappelant que l'actuelle administration souhaitait continuer de se concentrer sur le plan de sauvetage du secteur financier.