L'activité de l'intérim, qui a connu une dégradation accélérée depuis la rentrée notamment dans le BTP ou l'automobile, ne devrait pas s'améliorer à court terme, a estimé jeudi la fédération patronale Prisme, en présentant des propositions "en faveur de l'emploi".
"Le ralentissement d'activité a été relativement soudain: des frémissements en mars, puis une accélération avant l'été (-6% à -7%) accrue à la rentrée (-10% en septembre, -14% en octobre). La baisse atteint 5,7% sur 10 mois mais sera un peu supérieure sur l'année si novembre et décembre sont dans le même ton", a déclaré à la presse Arnaud de la Tour, président des Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi.
Disant ne pas attendre "d'amélioration à court terme", il a noté que l'intérim est revenu "au niveau de 600.000 emplois équivalents temps pleins atteint en 2006".
Pour le Prisme, qui fédère plus de 600 entreprises représentant 90% de la profession, "le développement des heures supplémentaires a forcément pu affecter l'emploi, en particulier l'intérim, car il y a une forme de concurrence entre les deux dans une conjoncture dégradée".
Alors que les sociétés d'intérim font aussi des recrutements en CDD et CDI pour leurs clients et assurent des prestations pour le compte de l'ANPE ou de l'Unedic, le Prisme a détaillé cinq propositions "en faveur de l'emploi".
Le Prisme veut ainsi "développer les partenariats avec Pôle emploi" en travaillant notamment comme "partenaire au même titre que l'Apec ou les Missions locales" et en intervenant "comme opérateur privé de placement pour assurer le parcours de transition professionnelle des bénéficiaires du CTP".
"Le CTP est une formule intéressante. Or nous sommes présents dans les différents bassins d'emploi et l'accompagnement vers l'emploi est notre fonds de commerce", a noté Fabrice Lacombe (groupe Page Personnel), membre du conseil d'administration du Prisme.
La fédération souhaite aussi utiliser jusqu'à 48% des sommes dues au titre de la taxe d'apprentissage, soit environ 36 millions d'euros, pour financer des actions de professionnalisation sur neuf mois qui pourraient concerner 5.000 jeunes de moins de 26 ans, selon son délégué général François Roux.
Le Prisme propose encore de supprimer le délai de carence entre deux contrats d'intérim pour les contrats dépassant 14 jours et de permettre plusieurs renouvellements de contrats.
Pour "contribuer au développement des services à la personne", la fédération demande à pouvoir utiliser le cas de recours "d'usage constant" pour placer des intérimaires chez des particuliers, car elle ne peut utiliser que le recours pour "accroissement d'activité".
Elle plaide pour le maintien des allègements de cotisations sociales et souhaite que la conditionnalité des allègements à des négociations salariales annuelles ne pénalise pas le recours à l'intérim.
Ces propositions seront présentées au gouvernement et à l'Elysée "dans les prochaines semaines", selon M. Roux.