La croissance pourrait réserver "de moins mauvaises surprises que ce que certains laissent penser", a déclaré jeudi la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, à la veille de la publication par l'Insee des chiffres du troisième trimestre.
"Sur la croissance, je voudrais vous indiquer qu'on aura sans doute de moins mauvaises surprises que ce que certains laissent penser", a dit Mme Lagarde sur France 2, dans l'émission "A vous de juger".
L'Insee devrait annoncer vendredi si la France est entrée ou non en récession au troisième trimestre.
Après une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 0,3% au deuxième trimestre, l'Institut national de la Statistique tablait dans ses dernières prévisions sur une baisse du PIB de 0,1 point aux troisième et quatrième trimestres.
Un nouveau repli signifierait que la France est entrée en récession, définie techniquement par deux trimestres consécutifs de recul du PIB, et ce pour la première fois depuis 1993.
Mme Lagarde a souligné que "tous les pays sont concernés" par le ralentissement économique.
"Combien de temps cela va durer? On n'en sait rien parce qu'il faut que le système dégorge", a-t-elle ajouté.
La récession a déjà gagné l'Allemagne, première économie européenne, son PIB ayant reculé de 0,5% au troisième trimestre après une contraction de l'activité de 0,4% au deuxième.
"Quand on comparera les taux de croissance respectifs de la France et l'Allemagne, on sera étonné", a dit Mme Lagarde.
Egalement invitée de l'émission, la maire PS de Lille, Martine Aubry, a déploré que la France soit "le seul pays qui ne relance pas son économie". "On a un budget qui nous enfonce dans la crise", a estimé Mme Aubry.
"En matière de relance, on a mis 8 milliards d'euros dans l'économie française", a rétorqué Mme Lagarde, faisant référence à la loi Travail, emploi, pouvoir d'achat (Tepa).
"La deuxième partie de la relance" passe par le plan de 22 milliards d'euros décidé début octobre pour soutenir le financement des PME, a-t-elle ajouté.