Un mois après l'affaire de la Caisse d'Epargne, sa filiale Natixis, qui cumule les revers depuis le début de la crise, est à nouveau dans la tourmente après la révélation mercredi de pertes conséquentes sur les marchés financiers en octobre.
Un article de La Tribune affirmant que la banque d'affaires avait ainsi perdu près d'un milliard d'euros l'a contrainte à une mise au point.
Tout en démentant ce chiffre, cette filiale de Caisse d'Epargne et Banque Populaire a admis avoir perdu autour de 500 millions d'euros dans ses activités de marché.
A la suite de La Tribune, le Journal des Finances a pour sa part affirmé que Natixis aurait perdu 900 millions d'euros en juin dans des produits financiers et qu'elle chercherait à étaler la perte "pour ne pas affoler les investisseurs".
Pour couper court aux spéculations, Natixis a publié avec un jour d'avance ses résultats du troisième trimestre, qui ne prennent toutefois pas en compte la contre-performance d'octobre.
Dans le rouge depuis plusieurs trimestres, la banque a subi de plein fouet l'aggravation des turbulences financières mi-septembre qui ont amputé ses résultats de 636 millions d'euros, ce qui porte la facture de la crise depuis le 1er janvier à près de 3 milliards d'euros.
Soucieuse de se démarquer des mésaventures de la Société Générale avec l'affaire Kerviel ou de sa maison mère, la banque a toutefois réfuté tout "dysfonctionnement" interne. La Caisse d'Epargne a perdu récemment 751 millions d'euros à la suite d'opérations en Bourse hasardeuses menées par un trader, mis en examen depuis pour abus de confiance.
Le directeur général de Natixis Dominique Ferrero a assuré que la perte d'octobre n'était pas "le résultat d'un ou de plusieurs traders qui auraient excédé leurs limites" de risque.
La banque a par contre fait valoir que "dans le cadre des activités de marché normales, régulières, anciennes (...), elle a été confrontée, à l'instar de toutes ses consoeurs, au mois d'octobre, à un marché extrêmement difficile, sans précédent connu pour ces activités".
BNP Paribas, louée pour sa gestion prudente des risques, a effectivement admis que les revenus de sa banque d'affaires seraient négatifs en octobre. Mais Société Générale a indiqué qu'ils seraient positifs.
M. Ferrero a expliqué la perte de 500 millions d'euros en octobre par le fait que Natixis était de façon "ancienne" spécialisée dans des produits très complexes, ajoutant que la banque se recentrait actuellement sur des activités "plus simples".
Il a exclu tout retrait de la Bourse, bien que les actionnaires de Natixis aient vu la valeur de leurs titres divisés par 10 depuis la création de la banque il y a deux ans.
Introduite en Bourse à 19,55 euros, l'action Natixis a clôturé mercredi à 1,80 euros.