Les syndicats ont répété vendredi leur refus d'une baisse des cotisations chômage et plaidé pour une simplification des filières d'indemnisation, certains refusant l'"interventionnisme de l'Etat" dans la négociation sur l'assurance chômage, censée s'achever avant la fin 2008.
A l'ouverture d'une deuxième séance de négociations entre le patronat et les syndicats, la CGT a proposé aux partenaires sociaux de faire une déclaration commune "pour dénoncer l'interventionnisme de l'Etat" qui "commence à poser problème", a indiqué à la presse Maurad Rabhi (CGT).
"Laissez-nous discuter tranquillement", a-t-il demandé, faisant allusion notamment aux récentes déclarations de Nicolas Sarkozy sur les règles de l'assurance chômage.
Le régime d'assurance chômage, qui fixe le montant des cotisations versées par les entreprises et les salariés, et des allocations reçues par les demandeurs d'emploi, est géré paritairement par le patronat et les syndicats.
Les organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) ont interrompu la séance, commencée peu après 10h00 au siège du Medef, pour étudier cette proposition qui faisait "pratiquement l'unanimité" des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), selon M. Rabhi.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement fait pression pour que le régime baisse ses cotisations dès 2009 afin d'augmenter de 0,3% les cotisations d'assurance vieillesse pour financer les retraites.
"Les chiffrages de l'Unedic sur le PIB et les prévisions du FMI, qui a pronostiqué hier une baisse de 0,5% du PIB français en 2009, nous confortent dans notre constat que la baisse des cotisations n'est pas une priorité de cette négociation", a estimé Stéphane Lardy (FO).
Gabrielle Simon (CFTC) a jugé cette proposition du gouvernement "prématurée" et "irréaliste".
Concernant les filières d'indemnisation, Gaby Bonnand (CFDT) a demandé une "filière unique avec des droits acquis dès le premier jour travaillé mais déclenchable au bout du 4 ou 5 mois pour une période de 24 à 30 mois".
Dénonçant le "maquis" actuel, Mme Simon a plaidé pour "une seule filière, une seule formule de calcul d'indemnisation, une seule période de référence".
FO n'est "pas opposé" à une filière unique si "c'est conditionné à une hausse du nombre de chômeurs indemnisés et à la prise en compte du travail précaire".