L'euro a fini en hausse face au dollar vendredi, dans les échanges européens, sur un marché partagé entre le pessimisme sur la reprise de la croissance américaine, alimenté par des chiffres du chômage, et l'attente de chiffres plus inquiétants encore pour l'ensemble de l'économie.
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro valait 1,2750 dollar contre 1,2713 jeudi vers 22H00 GMT.
L'euro avançait face au yen à 125,26 yens contre 124,27 jeudi soir.
Le dollar remontait également face à la monnaie nipponne à 98,08 yens contre 97,72 la veille.
Les cambistes ont délaissé le billet vert vendredi, en raison des chiffres, bien pires que ne le craignaient les analystes, du chômage américain.
Le taux de chômage aux Etats-Unis a bondi en octobre à 6,5%, son plus haut niveau depuis plus de 14 ans, l'économie du pays ayant encore supprimé 240.000 emplois pour son dixième mois successif de licenciements nets.
"Si une preuve supplémentaire était encore nécessaire, ces chiffres montrent que les Etats-Unis ne sont pas seulement en récession mais dans une récession grave et qui risque de durer un certain temps" commentait Paul Ashworth, de Capital Economics.
Par ailleurs, les promesses de vente de logements aux Etats-Unis sont reparties en baisse en septembre, reculant de 4,6% par rapport à août, a annoncé vendredi le Groupement national des agents immobiliers américains (NAR).
Les perspectives moroses de l'économie américaine ont encore été assombries par l'annonce du constructeur automobile américain General Motors vendredi d'une perte de 2,5 milliards de dollars au troisième trimestre, deux fois plus que prévu par les analystes.
Cependant, paradoxe récurrent du marché des changes, si cette mauvaise nouvelle était suivie d'autres la semaine prochaine, ailleurs qu'aux Etats-Unis, le sentiment du marché tournerait alors en faveur du billet vert, valeur refuge en période d'inquiétudes généralisées.
La hausse de l'euro, du franc suisse et de la livre sterling après les décisions de baisses des taux des banques centrale européenne, helvète et britannique ont confirmé la prééminence des données macro-économiques sur le différentiel de taux d'intérêt.
"Toutes les économies dominantes semblent être ou entrer en récession alors que la croissance des économies émergentes va être revue à la baisse (...), cela signifie que les mouvements de rapatriements de fonds et l'aversion au risque resteront fermement en place", estimait Hervé Goulletquer de Calyon.
Confirmant les craintes du marché, le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a estimé vendredi que la zone euro serait "très probablement en récession en 2009".
La devise britannique était en hausse face à l'euro, à 81,08 pence, comme face au dollar à 1,5757 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à l'euro, à 1,5023 franc suisse pour un euro, et montait face au dollar à 1,1759 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or s'échangeait à 735,25 dollars au fixing du soir contre 754,50 dollars la veille.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8257 yuans pour un dollar contre 6,8252 yuans jeudi.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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17H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2750 1,2713 EUR/JPY 125,26 124,27 EUR/CHF 1,5023 1,4974 EUR/GBP 0,8108 0,8136 USD/JPY 98,08 97,72 USD/CHF 1,1759 1,1775 GBP/USD 1,5757 1,5623