
Patrick Ricard, PDG du groupe de vins et spiritueux Pernod Ricard, a annoncé mercredi lors d'une assemblée générale mixte son intention et celle de Pierre Pringuet, numéro deux, de renoncer à des bonus, d'un montant total de 4 millions d'euros.
L'AG mixte convoquée mercredi avait notamment pour objet d'approuver deux recommandations portant sur "la mise en oeuvre d'une rémunération variable à l'occasion" du départ à la retraite de MM. Ricard et Pringuet.
Cette rémunération, qui était soumise à des conditions de performances, aurait pu atteindre un montant maximum de 2 millions d'euros, pour chacun des deux dirigeants, a précisé une porte-parole du groupe à l'AFP.
"D'ores et déjà, compte tenu du contexte et du débat généré par les récentes publications de recommandations (du Medef et de l'Afep, NDLR), je vous annonce que Pierre Pringuet et moi-même renonçons à la mise en oeuvre de ce bonus spécial", a dit M. Ricard, suscitant les applaudissements nourris des actionnaires.
Pressés par le gouvernement et les récentes polémiques autour des "parachutes dorés", le Medef et l'Association française des entreprises privées (Afep) ont fait début octobre des propositions pour encadrer les rémunérations des patrons, s'opposant notamment aux indemnités record pour les dirigeants dont le bilan est mauvais.
M. Ricard a souligné que les deux recommandations avaient été inscrites à l'ordre du jour de l'AG mixte avant ces propositions.
"Pernod Ricard a toujours voulu être en ligne, voire précurseur en matière de gouvernance et nous sommes la première société du CAC 40 à tenir notre assemblée à la suite de la publication de ces recommandations", a-t-il ajouté.
Dans son nouveau "code de gouvernement d'entreprise", élaboré avec l'Afep, le Medef souhaite encadrer les rémunérations des grands dirigeants, maintes fois décriées.
La dernière polémique en date concernait une indemnité de départ de 3,7 millions d'euros à laquelle Axel Miller, le patron de la banque franco-belge Dexia sauvée de la faillite, a dû renoncer sous la pression du gouvernement français.