Le Premier ministre britannique Gordon Brown a assuré mardi à Dubaï que des pays du Golfe allaient annoncer des contributions au Fonds monétaire international (FMI), pour l'aider à lutter contre la crise financière internationale, lors du sommet du G20, le 15 novembre à Washington.
M. Brown a consacré sa tournée de quatre jours, achevée mardi, à susciter des contributions de trois riches monarchies pétrolières, l'Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, à un programme d'aide du FMI aux pays affectés par la crise financière internationale.
"Quand on sera à Washington (...) Je pense qu'on verra des pays venir ensemble faire des annonces sur les contributions qu'ils pourront faire", a déclaré M. Brown à la presse à Dubaï où il rencontré l'émir, cheikh Mohammed Ben Rached Al-Maktoum, également vice-président et Premier ministre des Emirats arabes unis.
"Il y a des réponses positives mais il ne me revient pas de faire des annonces sur des fonds et ce sera au FMI de le faire lorsqu'il parlera avec chaque pays", a ajouté le Premier ministre britannique.
Le FMI s'apprête déjà à porter assistance à l'Islande, la Hongrie et l'Ukraine. M. Brown a estimé que cette institution financière avait besoin, outre les 250 milliards de dollars dont elle dispose, de centaines de milliards de dollars de plus pour empêcher un effet de "contagion" de la crise à d'autres nations.
Pendant sa tournée, M. Brown a rencontré le roi Abdallah d'Arabie saoudite, qui va participer au prochain sommet du G20, le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani et le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.
Il s'est dit optimiste sur une contribution des pays du Golfe, qui ont amassé d'énormes revenus pétroliers, au fonds d'assistance du FMI.
Le ministre britannique du Commerce Lord Peter Mandelson, qui accompagne M. Brown, a également assuré sur la BBC que ces pays allaient aider l'institution internationale.
"Le Golfe est ouvert aux affaires mais il s'annonce aussi comme un partenaire pour aider le reste du monde à traverser la crise financière internationale", a-t-il déclaré.
"Cela veut dire qu'ils (des pays du Golfe) vont contribuer au fonds du FMI (...) mais qu'ils vont aussi contribuer aux prises de décisions dont nous aurons besoin pour bâtir les institutions (financières), instaurer de nouvelles pratiques et de nouvelles formes de coopération" pour éviter une nouvelle crise à l'avenir, a poursuivi Lord Mandelson.
M. Brown, un ancien ministre des Finances dont la gestion de la crise financière internationale a été jugée exemplaire, a aussi dit vouloir une contribution de la Chine.
Il a défendu un rôle plus important des pays contributeurs au sein du FMI, alors que, selon des experts, les pays du Golfe y voient une institution dominée par les Etats-Unis et les membres du G7.
Le Premier ministre a également dit compter sur un rôle "central" du futur président américain dans l'effort mondial pour sortir de la crise, tout en se retenant, diplomatie oblige, de dire qui il préfère à la Maison Blanche, le démocrate Barack Obama ou le républicain John McCain.
Le futur président américain, dont l'élection a lieu ce mardi, va selon M. Brown aider à relancer l'économie mondiale, vaincre le protectionnisme et accélérer le recherche d'une solution au conflit du Proche-Orient.
Pendant sa tournée, M. Brown a appelé à la stabilité du marché pétrolier. Il s'était opposé à la récente réduction de 1,5 million de barils par jour de la production de l'Opep destinée, selon ses membres, dont l'Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, à soutenir le prix du baril.