L'Etat va plus que doubler ses investissements pour rénover le réseau ferroviaire en lui consacrant 13 milliards d'euros à l'HORIZON 2015, alors que le mauvais état de certaines lignes est régulièrement à l'origine d'incidents dénoncés par les usagers et le gouvernement.
"Au total, l'Etat consacrera 13 milliards d'euros à la rénovation de l'infrastructure entre 2008 et 2015", a déclaré lundi le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, lors de la signature du "contrat de performance" qui va lier l'Etat et Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des voies, pour plusieurs années.
L'objectif est de porter à 2 milliards par an les sommes allouées à la rénovation à l'horizon 2015, soit plus que "le doublement" des quelque 900 millions investis en 2006 et en 2007, a précisé Hubert du Mesnil, président de RFF, qui, à l'instar de tous les acteurs du secteur, demandait depuis des années des investissements massifs dans le rail.
Il s'agit d'"un effort absolument sans précédent", a pour sa part commenté le ministre du Budget Eric Woerth tandis que le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo y a vu le signe d'une "nouvelle bataille du rail".
Ces engagements vont permettre d'enclencher "une dynamique qui va rompre avec le cercle vicieux d'un réseau qui se dégrade", s'est réjoui M. du Mesnil.
Faute d'investissements massifs pendant des années, certaines lignes du réseau classique sont en piteux état, ce qui oblige la SNCF à ralentir ses trains sur des centaines de kilomètres, suscitant la grogne des usagers.
En outre, plusieurs ruptures de caténaires en août et septembre, à l'origine de pagaille monstre pour le trafic, ont créé des retards en cascades pour des milliers de voyageurs.
Les sommes seront financées par le "paquet" Grenelle de l'Environnement et par "des rédéploiements" d'investissements de la route vers le rail, a précisé l'entourage de M. Borloo.
La hausse des investissements de rénovation lourde devrait aussi permettre de diminuer les sommes dépensées pour l'entretien courant, ont aussi expliqué M. Bussereau et du Mesnil.
Même si l'Etat s'engage noir sur blanc à porter ses investissements à 13 milliards en 2015, les détails du "contrat de performance" signé lundi ne portent que sur la période 2008-2012.
Aux termes de ce contrat, une première dans l'histoire de RFF, créé en 1997, l'établissement public s'engage sur 33 points de performance que l'Etat vérifiera périodiquement, a aussi expliqué Eric Woerth.
RFF a notamment pour mission d'aider à renforcer le fret ferroviaire en difficulté chronique, continuer la réforme des péages ferroviaires pour qu'ils couvrent mieux le coût réel du passage des trains ou encore contribuer à améliorer l'offre de transport régional, saturé aux heures de pointe.
"Le surcoût (des péages) sera intégralement compensé par l'Etat", a précisé M. Bussereau.
L'entreprise a aussi pour "vocation" d'ouvrir le réseau au marché européen, a souligné Hubert du Mesnil. Effective depuis 2003 dans le fret, l'ouverture sera étendue début 2010 aux lignes internationales de transport de voyageurs.
Côté maintenance, RFF aura renouvelé, en 2012, 3.940 km de voies et 1.430 appareils de voies (aiguillages...) ou encore supprimé 50 passages à niveau.
RFF, lesté depuis sa création d'une partie de la dette de la SNCF -28 milliards aujourd'hui- et en déficit chronique, devra dégager en 2011 un chiffre d'affaires de 4 milliards (contre moins de 3 milliards en 2007) et passer dans le vert, avec un bénéfice net de 500 millions d'euros.