François Fillon met à nouveau en garde les banques qui n'ouvriraient pas "le robinet" du financement aux entreprises, les menaçant de "retirer les crédits" accordés par l'Etat et d'entrer éventuellement dans leur capital, dans une émission de France 2 diffusée lundi soir.
"Si nous avons le sentiment que les banques ne font pas le travail qui est nécessaire, alors il y a deux possibilités. Première possibilité : on retire les crédits que l'on a apportés. C'est le contrat que l'Etat a passé avec les banques", avance le Premier ministre dans l'émission "Complément d'enquête" enregistrée vendredi et diffusée lundi.
"Deuxièmement : si l'on retire cet argent, les banques se retrouveront en difficulté, alors, à ce moment-là, la question se posera de rentrer à leur capital, éventuellement de changer leurs dirigeants, de contrôler leur stratégie", ajoute François Fillon, selon le script de l'émission communiquée par la chaîne.
L'Etat va injecter d'ici la fin de l'année 10,5 milliards d'euros dans les six plus grandes banques privées françaises pour qu'elles puissent financer suffisamment l'économie.
En contrepartie, les banques se sont engagées à augmenter le montant de leurs prêts aux entreprises et aux ménages de 3 à 4%. "Grosso modo, c'est dans les dix jours qui viennent que l'on va pouvoir juger si les banques jouent le jeu ou pas", estime M. Fillon sur France 2.
Par ailleurs, François Fillon affirme que Lionel Jospin, du temps où il était Premier ministre, avait "détaxé les bonus des opérateurs bancaires".
Sur les marchés, "il y a eu des excès, et l'on est en train de les combattre et on les combat comme jamais aucun gouvernement ne l'a fait", déclare le chef du gouvernement dans une interview à "Complément d'enquête", selon le script communiqué par la chaîne.
"Je voudrais faire remarquer à la gauche qu'ils n'ont jamais réglementé les parachutes dorés, ils n'ont jamais réglementé les stock-options", ajoute M. Fillon.
"C'est le gouvernement de Lionel Jospin, en 2002, qui a permis que les bonus des opérateurs bancaires soient détaxés des charges sociales et détaxés de l'impôt sur le revenu. Voilà. Ça, c'est la réalité", lance-t-il.
"On est en train de revenir sur l'ensemble de ces décisions. Simplement, on essaie de le faire en coordination avec les autres pays européens", fait valoir M. Fillon