Les banques Itau, numéro 2 du Brésil et Unibanco, numéro 4, ont annoncé lundi leur fusion "pour former le plus grand groupe financier d'Amérique du sud et l'un des vingt plus importants du monde".
La fusion de ces deux banques privées donnera naissance à la "Itau Unibanco Holding S.A" dont les actifs se monteront à 575 milliards de reais (268 milliards de dollars) et plus de 50 milliards de reais (23 milliards de dollars) de capital, ce qui en fait l'une des 20 plus grandes du monde, selon un communiqué conjoint d'Itau et Unibanco.
La fusion se fait sur la base de 1,73 action d'Unibanco pour une action d'Itau.
Itau Unibanco Holding S.A comptera environ 4.800 agences, représentant 18% du réseau bancaire brésilien et 14,5 millions de clients (de compte courant) soit 18% du marché.
"Le volume de crédit représentera 19% du marché brésilien", a précisé le communiqué.
Son conseil d'administration sera présidé par Pedro Moreira Salles (actuel président d'Unibanco) et le président exécutif sera Roberto Egydio Setubal (actuel président d'Itau).
Le nouveau groupe bancaire s'engage à "devenir un partenaire privilégié pour le développement des entreprises brésiliennes, ici et à l'étranger", précise le communiqué.
Toutes deux affirment également qu'"avec une forte présence internationale et des transactions de banques commerciales qui couvrent tous les pays du Mercosur, la (nouvelle) institution aura l'envergure nécessaire pour augmenter la présence du Brésil sur la scène internationale".
"Le groupe naît déjà avec une vocation mondiale. Unibanco avait une présence à l'étranger mais c'est surtout Itau qui a des opérations en Argentine, Uruguay, Chine et Japon", a déclaré au groupe de presse O Globo, l'ancien ministre des Finances, Pedro Malan, qui fait partie du groupe Unibanco.
Il a ajouté qu'Unibanco avait reçu des offres de plusieurs groupes mais "a opté pour fusionner avec un autre groupe brésilien avec qui il peut partager des valeurs, affinités et objectifs".
Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a été informé de la fusion dimanche par Moreira Salles et Setubal qui sont allés le voir à Brasilia, a indiqué la commentatrice économique de Globo, Miriam Leitao.
La négociation entre les deux banques duraient depuis quinze mois. Elle a été accélérée par la crise financière qui secoue le monde depuis la mi-septembre, selon les analystes.