L'âge de la retraite "mérite un vrai débat" a estimé dimanche Henri Guaino, conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, tout en jugeant "absurde" l'existence d'un "couperet" obligeant à cesser toute activité professionnelle.
Les députés ont voté dans la nuit de vendredi à samedi un amendement laissant "la possibilité aux salariés qui le souhaitent de prolonger leur activité au-delà de 65 ans sous réserve d'en avoir préalablement manifesté l'intention auprès de leur employeur et dans la limite de cinq années", soit jusqu'à 70 ans.
"A titre personnel je pense toujours que ces questions là méritent un vrai débat, il faut prendre son temps, il faut réfléchir, et que ça ne se fait pas comme ça sur un coin de table ou dans une manoeuvre de couloir", a déclaré M. Guaino au "Grand Rendez-Vous" Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
Il a relevé que "la représentation nationale prend ses responsabilités, ses responsabilités politiques, elle fait ce qu'elle croit bien de faire et puis le gouvernement aura l'attitude qui lui semble nécessaire pour servir l'intérêt général".
Sur le fond, "à titre très personnel, je pense que l'idée d'un âge de la retraite couperet est une idée absurde", a-t-il ajouté, estimant que "l'on doit pouvoir avoir le droit de partir quand on veut, évidemment en recevant une retraite moindre quand on part plus tôt et plus importante quand on part plus tard".
"Il y a des gens qui ont à la fois besoin et envie de travailler plus longtemps," a-t-il ajouté.
M. Guaino a reconnu que l'âge de la retraite était du fait de l'amendement voté à l'Assemblée d'une certaine façon "remis en cause puisque on recule l'âge auquel on peut liquider sa retraite à taux plein".
Il a toutefois justifié une telle mesure par le fait que "les gens vivant plus longtemps, on ne peut pas continuer de travailler moins si on veut que le retraites soient payées".
Face à l'allongement de la durée de vie, "il est normal que l'âge auquel la collectivité accepte de liquider la retraite à taux plein recule", a-t-il estimé.