Le produit intérieur brut des Etats-Unis a reculé au troisième trimestre de 0,3% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres publiés jeudi par le secrétariat au Commerce.
La contraction de l'activité économique est moindre que ne le craignaient les analystes qui tablaient sur un repli de 0,5%.
C'est le premier recul du PIB depuis le quatrième trimestre de 2007. Au deuxième trimestre, la croissance de l'économie américaine avait été de 2,8%.
"La plupart des grandes composantes du PIB ont contribué au recul de la croissance au troisième trimestre", écrit le ministère, à commencer par la consommation des ménages, qui assure en temps normal près de 70% de la croissance de la première économie mondiale.
Celle-ci a reculé de 3,1% en rythme annuel entre juillet et septembre, plombée par une chute des achats de biens durables (-14,1%, après -2,8% au printemps), que laissait déjà présager l'effondrement des ventes d'automobiles.
C'est une des conséquences de la crise financière qui a poussé nombre d'Américains à reporter leurs gros achats sous l'effet conjugué de la hausse du chômage et de la difficulté à obtenir des crédits.
Les dépenses en biens de consommation non durables ont également reculé, de 6,4%, soit leur plus fort repli depuis 1950.
Au total, le recul de la consommation des ménages est le plus fort depuis 1980, et celle-ci a fait perdre 2,25 points de croissance à l'économie. Une partie de la baisse peut s'expliquer par le coup de pouce donné à la consommation des ménages au deuxième trimestre par les mesures d'icitation fiscale du gouvernement, qui ont fait long feu au troisième.
Confirmant une tendance de baisse engagée début 2006, les investissements privés dans le logement ont encore amplifié leur chute, plongeant de 19,1%, faisant perdre 0,72 point de croissance aux Etats-Unis.
Les dépenses d'investissements hors logement ont elle aussi reculé, pour la première fois depuis fin 2006 (-1,0%), la hausse des dépenses d'infrastructures (+7,9%) ne suffisant pas à compenser la baisse des investissements en machines et logiciels (-5,5%), en recul pour le troisième trimestre de suite.
Parmi les points positifs figure la bonne tenue des exportations. Celles-ci ont fortement ralenti leur hausse (5,9% contre 12,3% au trimestre précédent), mais avec un recul simultané des importations de 1,9%, le commerce extérieur a finalement apporté 1,13 point de croissance du pays.
Les dépenses de l'Etat fédéral qui avec une croissance de 5,8% ont connu leur plus forte hausse depuis le printemps 2003, ont aussi également contribué à enrayer la chute du PIB en apportant 1,15 point de croissance. Outre les dépenses liées à la relance de l'économie, elles ont été fortement tirées par les dépenses de défense, qui ont enregistré leur plus forte hausse depuis le deuxième trimestre 2003 (début de la guerre d'Irak).
Mauvais signe pour l'avenir, la variation des stocks des entreprises a apporté de façon plus artificielle 0,56 point de croissance.
L'indicateur de l'inflation liée au PIB a continué sa hausse au troisième trimestre, augmentant de 4,8% après 4,2% au printemps. Hors alimentation et énergie, la hausse des prix a été de 3,1%, après 2,2% au trimestre précédent.
Selon le ministère du Commerce, l'ouragan Ike, qui a frappé le Sud des Etats-Unis en septembre, a affecté le PIB au troisième trimestre, mais son impact est encore difficilement quantifiable.