
Le groupe américain de services financiers American Express a annoncé jeudi la suppression de 7.000 emplois, soit environ 10% de ses effectifs mondiaux, dans le cadre d'un programme de réduction de ses coûts de 1,8 milliard de dollars.
Le plan d'économies mis en place inclut "des réductions d'effectifs (...) et des coûts d'exploitation et une révision à la baisse des dépenses d'investissement", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Le groupe prévoit une provision pour restructuration comprise entre 370 et 440 millions de dollars (avant impôts) au quatrième trimestre essentiellement pour financer "l'élimination d'environ 7.000 emplois".
"Le programme de restructuration va nous permettre de traverser une des périodes les plus difficiles que nous ayons connues depuis plusieurs dizaines d'années", a indiqué le Pdg Kenneth Chenault, cité dans le communiqué.
Le marché des cartes de crédit aux Etats-Unis est la plus récente victime de la crise financière qui a éclaté il y a un peu plus d'un an dans le secteur des crédits immobiliers à risques.
Mais Wall Street appréciait la détermination du groupe à faire face à la dégradation de sa situation: vers 15H30 GMT, le titre American Express progressait de 4,60%, pour atteindre 23,37 dollars.
Les suppressions d'emplois toucheront surtout les activités administratives, mais pas les secteurs ayant un contact direct avec le consommateur, a précisé le groupe. American Express procédera en outre à un gel des hausses de salaires des cadres et des embauches en 2009. Les économies réalisées de cette manière ont été chiffrées à 700 millions en 2009.
Par ailleurs le groupe compte diminuer ses dépenses en conseil et autres services professionnels, en voyages et loisirs pour des économies estimées à 125 millions de dollars, l'an prochain. En outre, les investissements seront revus à la baisse, pour économiser 1 milliard de dollars en 2009.
Le 20 octobre, AmEx avait annoncé une baisse de 24% de son bénéfice net au troisième trimestre, à 815 millions de dollars, en raison d'un recul des dépenses des titulaires de cartes de crédit aux Etats-Unis et à l'international et d'un accroissement de leur insolvabilité. Le chiffre d'affaires avait cependant progressé de 8% à 7,16 milliards de dollars sur la même période.
Le groupe avait admis qu'il prévoyait "des dépenses réduites chez les détenteurs de cartes de crédit", et "une croissance limitée des prêts", sous le double effet d'une politique de crédit plus prudente de la part d'AmEx et de la réduction du recours à l'emprunt chez les Américains. Mais il s'était dit "confiant" dans son modèle économique.
Le groupe avait déjà annoncé en juillet des mesures pour "libérer des ressources, en réduisant ses coûts et ses effectifs".
L'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a annoncé mardi qu'elle envisageait d'abaisser la note d'American Express, devant l'augmentation du nombre de ses clients en retard dans le remboursement de leurs achats. AmEx est actuellement notée "A+" pour sa dette long terme.