
Le spécialiste de la vente à distance La Redoute (Redcats, PPR) va supprimer 672 emplois d'ici 4 ans, fermant notamment ses 81 points de contacts en France, pour affronter le "déclin" de la vente par correspondance traditionnelle et accélérer son développement sur internet.
Le "plan d'action", présenté mardi matin en comité d'entreprise au siège de Roubaix (Nord), prévoit une réorganisation du siège qui touchera 151 emplois, la fermeture "étalée sur 4 ans" des 81 points de contacts avec la clientèle qui emploient 430 collaborateurs et l'externalisation du traitement des commandes par courrier qui affectera 91 employés, a précisé La Redoute dans un communiqué.
"La vente par correspondance traditionnelle souffre au profit d'internet. Nous sommes déjà sur internet, bien entendu, mais aujourd'hui nous devons adapter NOS organisations à ce nouvel environnement", a déclaré à la presse la PDG de La Redoute Nicolas Bernard.
"Les clients changent, leurs exigences changent aussi", a ajouté M. Bernard, dont l'entreprise, multispécialiste en prêt-à-porter, mobilier et déco emploie actuellement environ 5.000 personnes et compte 18 millions de clients dans le monde.
"Nous mettrons tout en oeuvre pour vraiment mettre en place les systèmes qui permettront (...) de rechercher toutes les possibilités à la fois de reclassement au sein du groupe mais aussi pour que chacun puisse faire le choix de continuer une activité professionnelle ou de mener à bien un projet personnel", a-t-il assuré.
Concernant les 91 employés du service courrier, les reclassements seront proposés "au sein du prestataire spécialisé qui sera choisi", et pour les 430 salariés des points de contacts les offres se feront "au sein du groupe PPR-Redcats", a-t-il notamment précisé.
"C'est dur, on ne s'attendait pas à une restructuration si forte. Aujourd'hui on sait que les résultats de La Redoute sont négatifs mais ils restent confidentiels. Mais il est déjà arrivé que La Redoute perde de l'argent en 2002 par exemple", à déclaré devant le siège Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT.
"Cette annonce est une première, mais derrière, on va avoir d'autres annonces du même type dans d'autres sociétés de vente à distance", a poursuivi M. Blanquart.
"Les gens mettent leur vie dans la société quand ils y travaillent depuis des dizaines d'années. Le recul de la consommation est aussi dû au gel des salaires depuis des années. Les patrons sont responsables mais c'est nous qui payons", selon Fabrice Peteers, délégué CGT.
"L'entreprise a les reins solides et marche", a de son côté estimé Grégory Caron, délégué Sud. "Aujourd'hui, la crise est conjoncturelle, heureusement que toutes les entreprises ne se mettent pas à licencier 500 ou 600 personnes", a-t-il ajouté.
"C'est un choix que nous allons combattre", a-t-il conclu.