Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a jugé lundi sur RMC qu'il n'était "pas sérieux" de supprimer les cotisations chômage pour les seniors alors que la durée de cotisations pour une retraite à taux plein augmente.
M. Bertrand a proposé dimanche que les cotisations chômage soient supprimées pour les salariés de plus de 60 ans comme pour les entreprises qui les emploient, la limite d'âge restant à fixer précisément.
"On ne peut pas à la fois proposer ça en disant qu'il faut favoriser l'emploi des seniors, et en même temps, allonger la durée de cotisation (à 41 ans) pour avoir une retraite à taux plein", a expliqué M. Mailly.
En commençant à travailler à 22 ans, "41 ans (de cotisations), ca fait 63 ans" pour une retraite à taux plein. "Imaginez qu'à 61 ans, cette personne soit virée, elle n'est plus indemnisée, ce n'est pas sérieux", a-t-il déploré, indiquant que sa retraite serait alors "amputée".
De plus, "ce n'est pas à Xavier Bertrand de décider ça" mais à la négociation entre syndicats et patronat, a-t-il ajouté.
Selon lui, "il faut que le ministre du travail et le gouvernement reviennent sur les décisions qu'ils ont prises sur la retraite" en 2003 et en 2008.
M. Mailly a par ailleurs réaffirmé qu'il n'était "pas contre" les contrats aidés qui devraient faire partie du plan emploi que doit présenter jeudi Nicolas Sarkozy.
"On n'est pas contre. Il faut voir les conditions dans lesquelles ce sera fait, mais ce n'est pas ce qui va régler les problèmes", a-t-il précisé, rappelant qu'il fallait surtout soutenir la consommation.
"Le gouvernement avait réduit le volume des contrats aidés. Quand le chômage remonte, il y a un effet statistique, donc ils avaient déjà prévu de remettre en selle les contrats aidés", a-t-il expliqué.
Depuis 2002, la droite avait tourné le dos à ces contrats (type emplois-jeunes), avant d'y revenir en 2004-2005 en réponse à une conjoncture dégradée.
Un nouveau revirement s'est amorcé à l'été 2007. En juillet 2008, le gouvernement en a ajouté 60.000 aux 280.000 prévus dans le budget 2009, estimant qu'ils devaient servir "d'airbag" à la crise.