La grève des médecins hospitaliers (sans effet sur les soins urgents) contre la baisse prévue de leurs futures retraites a été suivie jeudi à près de 20%, selon le ministère de la Santé, et à 60-70%, selon les deux principaux syndicats de praticiens, la CPH et l'INPH.
L'écart entre ces deux taux s'explique en partie par des modes de calcul différents, les syndicats établissant le leur sur la base des médecins devant travailler ce jour-là, tandis que la direction des hôpitaux (Dhos) du ministère l'établit sur la base de l'ensemble des praticiens hospitaliers.
Cet appel à la grève jeudi et vendredi avait été maintenu, malgré de nouvelles propositions du gouvernement aux médecins visant à compenser les conséquences de la réforme de leur régime complémentaire de retraite, l'Ircantec, jugées insuffisantes par la CPH et l'INPH.
"Nous appelons l'ensemble des praticiens à poursuivre et à amplifier le mouvement pour la journée de demain", écrivent dans un communiqué l'INPH et la CPH, qui affirment représenter quelque 80% des médecins des hôpitaux.
Le mouvement ne devait perturber que les opérations programmées et non pas les urgences, ni les soins consécutifs à des opérations antérieures, des assignations de médecins ayant été prévues au cas où il y aurait des perturbations.
Les syndicats contestent la réforme du régime de retraite complémentaire des salariés non titulaires de la Fonction publique, l'Ircantec, qui prévoit une hausse des cotisations et une baisse du niveau des pensions. Cette retraite complémentaire représente pour les praticiens hospitaliers quelque 60% du total de leurs pensions.
Le gouvernement a proposé aux médecins des "mesures compensatoires à hauteur de 80 millions d'euros", auxquels s'ajoutent "100 millions d'euros au titre de l'augmentation de la cotisation des hôpitaux-employeurs", des propositions jugées "très insuffisantes" par la CPH et l'INPH.