
Le Premier ministre François Fillon a dit mercredi sur RTL craindre une "panne de croissance" pour 2009 avec des "conséquences" sur l'emploi, l'activité économique et le pouvoir d'achat si l'augmentation du PIB plafonne à 0,2%.
"Au sens le plus profond pour moi", il ne s'agit pas d'une récession, a expliqué M. Fillon.
"Mais si l'Amérique rentre en récession, c'est évidemment une très très très mauvaise nouvelle pour nous parce que ça veut dire que l'ensemble des pays développés vont connaître une année 2009 très très difficile", a dit le chef du gouvernement.
"Pour le moment, on nous fait des prévisions pour l'année 2009 qui sont de l'ordre de 0,2%, ce qui est extrêmement faible. C'est une panne de croissance avec des conséquences sur l'emploi, des conséquences sur l'activité économique, sur le pouvoir d'achat", a-t-il ajouté.
"Si l'économie américaine redémarre vite, avec la vigueur du plan qu'on est en train de mettre en place en Europe, on a des chances de sortir rapidement de cette situation dans le courant de l'année 2009. Si l'économie américaine s'installe dans une récession, la situation serait très difficile", a-t-il pronostiqué.
La présidente de la banque de Réserve fédérale de San Francisco, Janet Yellen, a affirmé mardi soir que les Etats-Unis étaient en récession avec "aucune croissance" pour le troisième trimestre 2008 et une contraction de l'économie pour le quatrième.
Le Premier ministre a de nouveau exclu un plan de relance de la consommation, affirmant que "le meilleur plan de relance qu'on puisse aujourd'hui proposer aux Français, c'est de continuer et même accélérer les réformes structurelles".
"Tout le reste, c'est tirer des chèques sur l'avenir", a-t-il affirmé, estimant que le plan de relance adopté il y a quelques mois par les Etats-Unis n'a pas eu d'effets à long terme.
Le Premier ministre a par ailleurs expliqué que le volet recapitalisation des banques du plan anti-crise avait notamment pour raison d'être que la France n'était "pas à l'abri d'un accident systémique".
"On n'est pas à l'abri d'un accident systémique, c'est à dire un accident qui est entraîné par le fait que certaines banques peuvent avoir des produits toxiques en part importante dans leur bilan", a dit M. Fillon.
Outre une garantie "payante" des prêts interbancaires à hauteur de 320 milliards d'euros, l'Etat a décidé de consacrer jusqu'à 40 milliards d'euros à la recapitalisation des banques en difficulté.
M. Fillon a jugé peu "probable" que les banques française y aient recours.
M. Fillon a réaffirmé que le dispositif français n'aurait pas "de coût pour le contribuable" sauf "si on avait un accident majeur du système financier qui aurait des conséquences incalculables sur l'économie".