Des syndicats de médecins hospitaliers ont maintenu mercredi leur appel à la grève des soins non urgents les 16 et 17 octobre, jugeant insuffisantes les mesures proposées par le gouvernement pour compenser la réforme de leur régime complémentaire de retraite, l'Ircantec.
Les deux principaux syndicats de praticiens hospitaliers, la CPH et l'INPH, appellent à cette grève, qui ne devrait perturber que les opérations programmées et non pas les urgences, ni les soins consécutifs à des opérations antérieures.
"Il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour les patients, les soins urgents seront assurés et des assignations ont été prévues au cas où il y aurait des perturbations", a indiqué à l'AFP le ministère de la Santé.
"Nous avons préparé ce mouvement depuis fin septembre, donc nous avons eu le temps de déprogrammer les opérations non urgentes et les médecins de garde sont réquisitionnés pour les urgences", a indiqué à l'AFP Nicole Smolski, de l'INPH.
"Mais la mobilisation s'annonce massive, des médecins qui n'ont jamais fait grève de leur vie vont y participer", a-t-elle ajouté.
Les syndicats contestent la réforme du régime de retraite complémentaire des salariés de la Fonction publique, l'Ircantec, qui prévoit une hausse des cotisations et une baisse du niveau des pensions. Cette retraite complémentaire représente pour les praticiens hospitaliers quelque 60% du total de leurs pensions.
Le gouvernement a proposé aux syndicats des "mesures compensatoires à hauteur de 80 millions d'euros", auxquels s'ajoutent "100 millions d'euros au titre de l'augmentation de la cotisation des hôpitaux-employeurs".
Mais selon la CPH et l'INPH, ces propositions sont "très insuffisantes", car la réforme aura pour conséquence "de faire chuter de 10%" le taux de remplacement "déjà médiocre" des revenus des PH par leurs pensions.
Par ailleurs, des chirurgiens libéraux exerçant dans les cliniques privées poursuivent jusqu'au 19 octobre leur mouvement de grève entamé lundi, portant également sur les soins non urgents, mais dont les motifs n'ont aucun rapport avec ceux des hospitaliers.
L'Union des chirurgiens de France (UCDF) dénonce en effet la menace qui pèse selon elle sur la liberté dont bénéficient 80% des chirurgiens libéraux de fixer eux-mêmes le niveau leurs honoraires. Selon le ministère de la Santé, ce mouvement est très peu suivi.