
Le plan de secours aux banques doté de 360 milliards d'euros adopté lundi par le gouvernement, est soumis ce mardi à l'Assemblée nationale avant d'être présenté au Sénat mercredi.
Le gouvernement a "construit le mécanisme" de ce plan "pour que non seulement cela ne coûte pas, mais pour que cela rapporte à l'Etat", a assuré mardi la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé quant à elle que le plan était "le meilleur possible pour la situation actuelle".
"Premièrement, le plan existe, deuxièmement il est européen et on se réjouit de voir l'Europe parler d'une voie claire et forte, troisièmement le plan est cohérent, quatrièmement il ne coûte rien à l'Etat", a dit Laurence Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle.
Pour autant, "nous sommes convaincus que nous restons dans une zone de très grande incertitude", a déclaré la présidente du Medef.
"Les décisions prises ne seront efficaces que si (...) les politiques économiques, sociales et fiscales sont conçues en cohérence avec la situation", a-t-elle estimé.
L'Elysée souhaite l'adoption "avant la fin de la semaine" de ce plan, traduction française de celui mis au point par les quinze pays de la zone euro pour enrayer les effets de la crise financière.

Les dirigeants des principales banques et compagnies d'assurance sont arrivés mardi à 11h00 à l'Elysée pour leur troisième réunion en deux semaines autour de Nicolas Sarkozy.
Le Premier ministre François Fillon et les ministres de l'Economie Christine Lagarde et du Budget Eric Woerth participent à cette réunion de travail, ainsi que le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer et le directeur du Trésor Xavier Musca.
En plus des patrons de sept grandes banques et de cinq compagnies d'assurances françaises, Mme Parisot et le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) Jean-François Roubaud ont été associés à la réunion.
Nicolas Sarkozy a détaillé devant la presse les "outils" retenus par la France dans la "boîte" constituée dimanche au sommet de Paris, approuvée lundi par une forte remontée des marchés financiers.
Conformément au plan de l'Eurogroupe, l'Etat a décidé d'accorder une garantie "payante" des prêts interbancaires à hauteur de 320 milliards d'euros et de consacrer jusqu'à 40 milliards d'euros à la recapitalisation des banques en difficulté.
"Cet engagement massif est à la hauteur du problème auquel nous sommes confrontés", a plaidé le chef de l'Etat.
"En offrant la garantie de l'Etat, nous pouvons espérer mettre un terme à la crise de confiance et ainsi à ne pas avoir à faire supporter aux Français le coût exorbitant qu'aurait une défaillance de tout le système bancaire", a-t-il ajouté, "le pari raisonnable que nous faisons est qu'en apportant cette garantie, nous n'aurons pas à la faire jouer".
Comme attendu, le gouvernement a créé une société chargée de refinancer les banques qui, depuis le début de la crise, rechignent à se prêter de l'argent entre elles comme aux ménages et aux entreprises, au risque de provoquer un ralentissement de l'économie.
"Les emprunts émis par cette société pour son financement seront garantis par l'Etat", a expliqué Nicolas Sarkozy, précisant que cette garantie serait appliquée "aux emprunts contractés avant le 31 décembre 2009 et pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq ans".
"Il s'agit de rétablir la confiance et non pas, par ce mécanisme, de venir au secours d'établissements qui se trouveraient en difficulté du fait d'une mauvaise gestion", a-t-il prévenu.
Ainsi, cette garantie ne se fera pas "sans contrepartie" et sera donc "payante à un prix normal du marché", a insisté le président. Ses bénéficiaires devront aussi respecter des "obligations" notamment en matière d'éthique, allusion aux "parachutes dorés" accordés aux dirigeants.
Nicolas Sarkozy a aussi confirmé la création de la Société de prise de participation de l'Etat (SPPE), annoncée par François Fillon la semaine dernière, destinée à "fournir des fonds propres" garantis par l'Etat aux banques en difficulté.
L'Etat "ne laissera aucun établissement bancaire faire faillite", a répété le président. Mais "dans ce cas, comme ce fut le cas pour (la banque franco-belge) Dexia, l'Etat prendra le contrôle et la direction sera changée, il ne peut y avoir de sauvetage sans sanction des erreurs".