Le ministre du Budget Eric Woerth a jugé dimanche que le budget 2009 était "réaliste", en dépit de la crise financière et exclu une augmentation des taxes sur les cigarettes, malgré une possible baisse des recettes de l'Etat en raison du ralentissement de la croissance.
Il a toutefois reconnu que le gouvernement laisserait filer le déficit si celles-ci étaient inférieures aux prévisions.
"Ce budget, il est réaliste", a estimé le ministre lors de l'émission le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI (BIEN RTL/Le Figaro/LCI). "Il n'y a pas d'éléments intenables", a insisté M. Woerth.
L'opposition comme les parlementaires, y compris à l'UMP, considèrent que le projet de budget 2009, dont l'examen doit commencer à l'Assemblée nationale le 19 octobre, est déjà caduc en raison de la crise.
"C'est pas vrai", a répondu M. Woerth.
Toutefois, si les recettes récoltées par l'Etat étaient inférieures à celles prévues, le gouvernement "ne compensera pas" par des "impôts supplémentaires", a indiqué M. Woerth, expliquant qu'il laisserait alors filer le déficit.
"Le déficit à ce moment-là sera plus important que le déficit prévu", a admis le ministre.
Pour 2008, il considère qu'il n'y a "pas de raison aujourd'hui de réviser les chiffres de recettes à la baisse", malgré le ralentissement de la croissance.
Le gouvernement n'a d'ailleurs "pas prévu" de procéder à une "augmentation des taxes sur les cigarettes", a-t-il assuré à quelques jours de l'ouverture du congrès des buralistes qui s'étaient alarmés mi-septembre d'une éventuelle hausse de 10% du prix des cigarettes.
Le ministre du Budget s'est efforcé à nouveau de rassurer les particuliers inquiets pour leur épargne: si une banque française est en difficulté, l'Etat "investira dans le capital ou prendra toute autre mesure qu'il jugera nécessaire".
"Cela veut dire qu'aucune banque ne fera faillite en France", a-t-il ajouté.
Le gouvernement devrait présenter lundi des mesures pour venir en aide aux banques malmenées par la crise financière et répondre à leurs difficultés actuelles de refinancement, conformément aux décisions prises au sommet de l'Eurogroupe.
"Le problème, c'est que les banques ne se prêtent plus d'argent. Ce marché est totalement gelé, c'est une sorte de banquise", a expliqué le ministre, reconnaissant que c'était "aussi une réalité en France".
Interrogé sur les chances de succès des plans d'action internationaux contre la crise, notamment celui de l'Eurogroupe, le ministre a répondu: "on n'a pas le choix", "il faut que les marchés reprennent confiance". "Sinon cela se passera mal", a-t-il averti.
Répondant enfin à une question sur la gestion de la crise par la ministre de l'Economie Christie Lagarde, M. Woerth a répondu: "c'est son travail, elle le fait bien".
Des rumeurs ont circulé ces derniers jours sur un possible remaniement ministériel, et notamment le remplacement de Mme Lagarde.