La hausse de 0,3% de la cotisation retraite prévue par le gouvernement, qui pourrait être supportée par les seuls employeurs, est "une mauvaise mesure annoncée au pire moment", a déclaré mercredi à l'AFP le président de la Commission Relations du Travail du Medef Benoît Roger-Vasselin.
"C'est le pire moment pour annoncer une mauvaise mesure, qui ne serait pas supportable pour les entreprises déjà confrontées à une série de surcoûts (prime transport, etc) et à la dégradation de la conjoncture", selon M. Roger-Vasselin.
Il a jugé que "c'est la double peine pour les entreprises parce qu'on veut les soumettre à une hausse de cotisation vieillesse uniquement patronale et parce qu'on leur dit qu'elles n'ont qu'à se débrouiller dans la négociation Unedic pour la compenser par une baisse équivalente des cotisations chômage".
"Pour l'assurance chômage, nous souhaitons qu'on laisse les partenaires sociaux négocier et pas qu'on nous dise à l'avance ce qu'on doit faire", a prévenu le président de la Commission Relations du Travail et Politiques de l'Emploi du Medef.
Il a souligné que "l'Unedic n'aura qu'un léger excédent fin 2008 mais accusera encore environ 5 milliards d'euros de déficit cumulé, selon des prévisions faites avant la dégradation de la conjoncture économique. Or la conjoncture est telle que le chômage est reparti fortement à la hausse".
Il a aussi rappelé que la présidente du Medef, "Laurence Parisot a attiré récemment l'attention des pouvoirs publics sur la hausse des prélèvements obligatoires et indiqué qu'il faudrait baisser les cotisations chômage de 0,22 point pour ne pas accroître la surcharge des entreprises".
Sur les retraites, "les entreprises prendront leurs responsabilités avec les pouvoirs publics et les organisations syndicales mais à condition que cela fasse partie d'un plan d'ensemble et non de mesurettes ajoutées les unes aux autres".
Le gouvernement a prévu une hausse de 0,3% de la cotisation retraite sur la part patronale déplafonnée (au-dessus du plafond de la Sécurité sociale, soit 2.773 euros par mois, ndlr), mais syndicats et patronat peuvent décider dans la prochaine négociation d'assurance chômage de "partager autrement" ce 0,3% entre les parts patronale et salariale, a indiqué à l'AFP le ministère du Budget.