La CGT et la CFDT ont estimé mercredi que la hausse de cotisations patronales retraite prévue début 2009, bien qu'insuffisante, allait dans le bon sens, mais ont critiqué la demande gouvernementale de baisse concomitante des cotisations chômage.
Pour Jean-Christophe Le Duigou (CGT), augmenter les cotisations retraite "de 0,3% alors qu'il y a cinq milliards de déficit de l'assurance vieillesse, c'est mieux que rien, mais ça ne correspond pas véritablement à ce qui serait nécessaire pour pérenniser le système de retraites".
De son côté, la CFDT avait proposé au gouvernement en avril d'augmenter de 0,5% les cotisations vieillesse des entreprises jusqu'à ce que l'emploi des seniors se soit hissé au niveau moyen européen, et d'allonger seulement alors à 41 ans la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein.
"L'augmentation de 0,5% dont on parlait n'avait pas à être compensée par autre chose. C'est une sanction liée à l'emploi de seniors", a déclaré mercredi à l'AFP Jean-Louis Malys (CFDT).
La hausse de 0,3% annoncée par le gouvernement "ne suffit pas tout à fait, même si ça montre qu'une augmentation est possible (...), ce qui est gênant, c'est que le gouvernement lie ça forcément à la négociation de l'Unedic" qui va être conduite par les syndicats et le patronat, a ajouté M. Malys.
La CFDT est d'accord avec "l'idée générale" du "transfert" de cotisations chômage vers les retraites voulu par le gouvernement, mais "c'est aux partenaires sociaux d'en décider". "Ce n'est pas à l'Etat de fixer la date ni le volume", a-t-il dit.
De son côté, M. Le Duigou, rappelant l'opposition de la CGT à une baisse des cotisations chômage, a précisé à l'AFP que "la priorité est à une meilleure couverture des sans emploi".
Les syndicats et le patronat qui gèrent le régime d'assurance chômage Unedic fixent en principe le montant des cotisations (les recettes du régime) et des allocations versées aux chômeurs (les dépenses).