La confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs de la zone euro a reculé à nouveau en septembre, tombant à son plus bas niveau depuis l'automne 2001 et les attaques terroristes du 11 septembre, selon des données publiées lundi par la Commission européenne.
L'indice de confiance économique, qui résume l'opinion des chefs d'entreprises et des consommateurs, s'est établi à 87,7 points, comparé à 88,5 points en août.
L'indice est ainsi à son plus bas niveau depuis novembre 2001, et inférieur à ce qu'attendait un panel d'économistes interrogés par l'agence Dow Jones (88 points).
La confiance a baissé en septembre dans l'industrie, les services, et la construction. En revanche, elle est restée inchangée chez les consommateurs après un rebond en août, et en légère amélioration dans le commerce de détail.
Parmi les grands pays européens, l'enquête fait apparaître une légère amélioration de la confiance en Italie et en France (+0,5 point toutes deux).
En revanche, des reculs significatifs ont été enregistrés aux Pays-Bas (-5,2 points) et en Grande-Bretagne (-4,2 points), la baisse étant moins forte en Espagne (-1,4 point), en Allemagne (-1,3 point) et en Pologne (-1,2 point).
Les perspectives des patrons d'industrie en matière d'emploi se sont détériorées, tandis que les consommateurs européens s'attendent aussi à davantage de chômage.
La baisse de confiance en septembre "est de mauvais augure pour l'investissement, l'emploi et les dépenses des consommateurs dans la zone euro au cours des prochains mois", juge Howard Archer, économiste de l'institut Global Insight, en évoquant le risque accru de récession dans la région.
Sans compter que "la turbulence accrue des marchés financier, en particulier la nécessité de venir à la rescousse de la Banque Fortis, ne peut que déprimer davantage le sentiment de confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs".
Face à cette baisse de confiance, qui s'accompagne d'un recul prévisible de l'inflation, l'analyste mise sur une baisse des taux de la Banque centrale européenne au premier trimestre 2009, pour atteindre 3,5% au troisième trimestre.
"Mais il y a une sérieuse possibilité que la BCE réduise ses taux directeurs avant la fin de l'année, si les turbulences actuelles des marchés financiers persistent et pèsent lourdement sur les économies de la zone euro", ajoute-t-il.
"Les consommateurs misent sur une moindre inflation, pour le deuxième mois consécutif, ce qui devrait pousser la BCE a adoucir le ton en permettant aux taux de reculer à 3% l'an prochain", juge aussi Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.
La baisse de confiance est un indice supplémentaire du ralentissement de la croissance de la zone euro, note-t-elle. La hausse de la confiance en France et en Italie est "un soulagement", venant après de fortes chutes, mais le recul en Allemagne montre que "le ralentissement se propage au nord".
Par ailleurs, l'indice du climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, a également continué à reculer dans la zone euro, à -0,79 point contre -0,28 point en août, selon une autre enquête de la Commission.